Législatives 2024 : une alliance anti-RN élargie ? La gauche se crispe, Macron met son veto sur LFI
© Lafargue Raphael/ABACA - Emmanuel Macron exclut catégoriquement La France insoumise de toute future alliance avec la gauche.
Une alliance allant de la gauche au centre pourrait-elle voir le jour après les législatives ? Emmanuel Macron et son camp posent leurs conditions en excluant toute collaboration avec La France insoumise, tandis qu'à gauche, une levée de boucliers se dessine, mercredi 3 juillet.
Les élections législatives s'apprêtent à bouleverser le paysage politique français. Les alliances et ruptures de circonstances entre partis et candidats pour tenter de l'emporter le prouvent déjà. Mais alors que la macronie tente de se maintenir à flots à coups de désistements pour battre le RN dans les urnes, l'idée d'une coalition de gauche élargie au centre semble émerger. Un projet évoqué par Gabriel Attal sous la forme d'une "alliance plurielle", qui divise déjà au Nouveau Front populaire. Emmanuel Macron vient d'apporter ses précisions, balayant selon BFMTV, toute éventualité de s'allier avec La France insoumise.
Macron exclut LFI d'emblée
"Comment on trouve des solutions à des circonstances inédites ? Il faudra sûrement faire des choses que personne n’a jamais faites auparavant dans ce pays", a déclaré Marine Tondelier, patronne d'Europe Écologie Les Verts, dans les colonnes du Parisien mardi soir, avant de démentir sur X tout voeu d'alliance avec le parti présidentiel. Une éventuelle alliance élargie entre la gauche et d'autres bords politiques anti-RN, contre laquelle Emmanuel Macron met déjà son veto. "On ne gouvernera pas avec La France insoumise. Un désistement ne vaut pas coalition", a fait savoir le président en marge d'une réunion ce mercredi matin.
Une position également soutenue par Gabriel Attal, qui déclarait quelques heures plus tôt la même chose sur France Inter, ainsi que d'autres cadres de la macronie. Sylvain Maillard, député sortant à Paris, est du même avis. Prisca Thévenot, porte-parole de l'actuel gouvernement, a qualifié cette idée de "bon sens" en Conseil des ministres. Edouard Philippe, président d'Horizons et ex-Premier ministre, a rappelé ce mercredi matin sur TF1 qu'il n'était pas opposé à une alliance sans le parti de Jean-Luc Mélenchon.
La gauche réticente
À gauche également, l'idée d'une alliance rebute. Interrogée dans Télématin ce mercredi sur les déclarations de sa cheffe de parti, l'écologiste Sandrine Rousseau s'est montrée claire : "Je ne suis pas prête à changer notre programme. J'ai été élue avec l'étiquette du Nouveau Front populaire (...) je ne veux pas trahir les électeurs", a-t-elle souligné, estimant qu'une coalition élargie aux macronistes n'aurait "pas de sens".
De son côté, Manuel Bompard, coordinateur de LFI, a d'ores et déjà fait connaître sa position mardi sur BFMTV : "Je ne vais pas participer à quel que gouvernement que ce soit qui ne rétablit pas de la justice fiscale". Manon Aubry, tête de liste LFi aux européennes, avait affirmé le 10 juin sur franceinfo n'avoir "jamais entendu personne des différentes familles de gauche ouvrir la porte à une coalition". Quant au Parti socialiste, Olivier Faure avait fermement rejeté la main tendue par Emmanuel Macron le 23 juin, qui évoquait alors une coalition sans plus de précisions, affirmant ne pas "signer de chèque en blanc". L'idée étant lancée, la situation pourrait néanmoins évoluer après le 7 juillet.
publié le 3 juillet à 14h30, Joanna Wadel, 6Medias