Politique

Législatives 2024 : matraque et menaces de "nettoyage", le maire de Bonneuil-sur-Marne dénonce l'agression de deux femmes par des militants RN

Dans un communiqué publié jeudi 4 juillet, Denis Öztorun, maire communiste de Bonneuil-sur-Marne, rapporte l'agression de deux mères de famille par des colleurs d'affiches et une candidate du Rassemblement national. Plusieurs personnalités de gauche ont réagi avec émotion.

À deux jours du scrutin du second tour des législatives, la série noire se poursuit. Une nouvelle agression a été rapportée, jeudi 4 juillet, impliquant cette fois des colleurs d'affiches du Rassemblement national, à Bonneuil-sur-Marne dans le Val-de-Marne. Selon des faits dénoncés par Denis Öztorun, le maire communiste de la ville, dans un communiqué relayé par BFMTV, les faits se sont produits "en pleine sortie d'école", vers 17 heures jeudi soir. Cinq individus qui achevaient leur collage "ont bousculé des enfants qui jouaient sur le parvis (...) partant précipitamment sans s'excuser", a détaillé l'édile.

"On va faire du nettoyage"

Les choses auraient alors dégénéré : "Ils ont molesté et agressé verbalement deux mamans présentes qui réagissaient, et qui, choquées et en colère, ont décollé l'affiche", a poursuivi le maire dans son texte intitulé "Nous ne laisserons pas passer la haine". Les militants partis en voiture auraient alors fait demi-tour, et l'un d'eux serait descendu pour menacer les mères de famille avec une matraque : "Devant les enfants en pleurs, ils se sont adressés aux mamans : 'On va faire du nettoyage... de toute manière, tout ça c'est fini, c'est le FN qui passe'", aurait-il assuré, selon le récit du maire.

L'élu ajoute que la candidate RN de la circonscription, Anne-Gaëlle Sabourin, était présente au moment des faits, et aurait même participé aux violences en menaçant à son tour les deux femmes. "Voilà le vrai visage de l'extrême droite. Je leur adresse tout mon soutien", a réagi sur X Lyes Louffok, candidat du Nouveau Front populaire dans cette circonscription du Val-de-Marne. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, s'est jointe aux soutiens : "Voilà ce qui arrivera partout si l’extrême droite est majoritaire dimanche. Pas une voix ne doit manquer", a-t-elle écrit sur son propre compte.

Une vague inquiétante de violences

Ce nouvel incident rapporté s'inscrit dans une recrudescence des violences constatées depuis le début de la campagne législative. Plusieurs personnalités et militants, dont la porte-parole du gouvernement Prisca Thévenot, affirment avoir été agressés en marge de collages ou de séances de tractage. La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) a relevé une hausse de 40% des signalements pour actes racistes et antisémites depuis le 10 juin.

publié le 5 juillet à 13h03, Joanna Wadel, 6Medias

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