Législatives 2024 : le PS craint qu'une alliance à long terme entre des Républicains et le RN ne se profile
© Lafargue Raphael/ABACA - Illustration
Le Parti socialiste tire la sonnette d'alarme. Selon Pierre Jouvet, secrétaire général du PS, l'"ambiguïté" de certains candidats LR laisse craindre que nombre d'entre eux rejoignent le Rassemblement national à l'issue des élections législatives. Des propos recueillis par BFMTV mardi 2 juillet, représentatifs d'un malaise.
De toutes les éventualités esquissées par la campagne des législatives, une alliance à long terme entre certains élus LR et le Rassemblement national pour constituer une majorité à l'Assemblée nationale semble être l'une des plus probables. Du moins, aux yeux du Parti socialiste, qui tire la sonnette d'alarme. Pierre Jouvet, secrétaire général du PS, a averti mardi 2 juillet sur BFMTV que rien n'est à exclure car "Les Républicains sont ambigus". En cause, les réticences de certains candidats LR à se désister pour faire barrage au RN.
"Je crains qu'ils ne cachent la vraie réalité à leurs électeurs"
"Je crains qu'ils cachent la vraie réalité à leurs électeurs et qu'ils s'apprêtent à faire une alliance avec Jordan Bardella", a déploré Pierre Jouvet au micro de la chaîne d'informations. Même son de cloche du côté de Johanna Rolland, première secrétaire déléguée du PS, invitée de BFMTV mardi soir, et pour qui le parti de Marine Le Pen "risque" d'ailler "chercher des députés de la droite républicaine" passé le second tour.
Des soupçons nourris par le ralliement d'Éric Ciotti, président des Républicains, aux troupes de Jordan Bardella avant le premier tour, et l'absence de consignes de vote données par les membres du parti après le 30 juin. Des éléments auxquels s'ajoute la cristallisation des critiques autour de l'union des gauches, particulièrement décriée à droite au point que certains élus hésitent entre laisser l'extrême droite gouverner, et faire place au Nouveau Front populaire.
"Ca passe d'abord par un débat à l'intérieur des Républicains"
Et certaines déclarations ne sont pas pour rassurer. Interrogé à ce sujet sur BFMTV lundi 1er juillet, Julien Aubert, vice-président des Républicains, a estimé que "sur le fond, nous sommes de droite, et que par conséquent (...) certains de nos électeurs souhaitent que certaines idées soient appliquées". "À partir du moment où le RN présenterait un programme de droite, la droite, si elle est d'accord avec un certain nombre [de mesures], devrait assumer", a-t-il encore déclaré.
Mais à certaines conditions, a néanmoins pointé Julien Aubert : "Si on doit avoir une majorité (...) ça passe d'abord par un débat à l'intérieur des Républicains". Entre les partisans d'une grande union des droites, et ceux d'une clarification républicaine, les cartes devraient, quoiqu'il advienne, être rebattues.
publié le 3 juillet à 16h08, Joanna Wadel, 6Medias