Politique

Le PS dépose une motion de censure et accuse le gouvernement de François Bayrou de "céder aux passions tristes" du RN

© Vernier Jean-Bernard/JBV News/ABACA - François Bayrou.

Lundi 17 février, les députés socialistes ont déposé une motion de censure contre le gouvernement de François Bayrou. Selon Le Parisien, l’examen de la motion de censure devrait commencer ce mercredi.

Et de six ! Depuis qu’il a été nommé Premier ministre, le 13 décembre 2024, François Bayrou a dû faire face à cinq motions de censure. Comme l’a rapporté Le Parisien, ce mardi 18 février, ce chiffre vient tout juste d’augmenter. La veille, les 66 députés socialistes ont signé une motion de censure contre le gouvernement de François Bayrou. Le PS, qui avait dans un premier temps refusé de censurer le locataire de Matignon et son équipe ministérielle sur les budgets, a finalement accusé le gouvernement de "céder aux passions tristes de l'extrême droite" en "trumpisant" le débat public et en utilisant l'expression de "submersion" migratoire.

"Le Premier ministre a repris les mots funestes de Jean-Marie Le Pen", a regretté le PS dans le texte relayé par Le Parisien. Dans la motion de censure, les députés socialistes ont qualifié l’extrême droite "d’ennemi mortel de la République", et ont pointé du doigt le gouvernement pour avoir "cédé" à ses "passions tristes" en "offrant des victoires culturelles inédites au Rassemblement national qu’il est censé combattre". L'examen de la motion de censure devrait normalement se dérouler mercredi 19 février, en fin d’après-midi.

Aucune chance d’aboutir sans les voix du RN

Mais si la gauche – le PS, La France insoumise, le Parti communiste français et les Écologistes – devait s’unir de nouveau en votant la motion de censure, le texte n’a aucune chance d’aboutir. Comme il s’agit d’une motion de censure "spontanée", elle s’inscrit donc dans le cadre de l'article 49.2 de la Constitution et doit recueillir la majorité absolue des députés pour aboutir.

Pour qu’elle soit adoptée, il faut impérativement recueillir les voix du RN. "Nous ne la voterons pas parce que le Parti socialiste l'a déposée pour une seule et unique raison : revenir et contester les propos de bon sens, même s'ils sont insuffisants, du Premier ministre", a récemment annoncé Thomas Ménagé, le porte-parole du groupe RN.

publié le 18 février à 06h55, Tanguy Jaillant, 6Medias

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