"Le président ne veut pas de Gabriel" : une guerre froide s'est-elle installée entre Emmanuel Macron et Gabriel Attal ?
© Lemouton Stephane/Pool/ABACA - Certaines prises d'initiatives de Gabriel Attal auraient fortement déplu au président.
Alors que les tensions s'accentuent au Palais Bourbon entre les élus macronistes et la droite, Le Figaro pointe que les divisions gagnent du terrain au sein du camp présidentiel. Selon le quotidien, les relations entre Gabriel Attal et Emmanuel Macron sont loin d'être au beau fixe.
Depuis son départ de Matignon, Gabriel Attal gagne en popularité dans les cercles macronistes, au contraire du président, souligne Le Figaro mardi 22 octobre. L'ex-Premier ministre, qui pourrait bien devenir la nouvelle figure montante du mouvement, agacerait l'Élysée.
Pour trouver la source de cette mésentente, il faudrait remonter aux premières semaines du jeune premier de la macronie à Matignon. D'après Le Figaro, le président ne s'attendait pas à le voir autant prendre la lumière tout en gardant une certaine liberté d'action. L'épisode de la dissolution, en l'absence de discussion préalable entre les deux hommes, aurait abouti à une "discussion orageuse". Et la perspective de le voir s'emparer de la tête du parti Renaissance en décembre prochain, après avoir pris les rênes du groupe dans l'Hémicycle, n'arrange rien.
"Le président veut continuer à être le seul à incarner son parti"
Si le Palais tempère en assurant que les choix d'Emmanuel Macron n'ont "rien de personnel", des élus du groupe Ensemble pour la République (EPR) font entendre un autre son de cloche : "Ça fait sept ans que le président est la seule incarnation qu’on a. Lui, veut continuer à être le seul à incarner son parti, mais les militants, eux, veulent survivre", clame une cadre du parti auprès du Figaro. "Le président ne veut pas de Gabriel, parce qu’il prend sa place et le relègue au passé", estime encore cette dernière.
De son côté, Gabriel Attal a affirmé ne "rien renier des sept premières années". "Je sais que je suis arrivé à Matignon grâce au président. Mais maintenant, je me sens quand même plus libre", a ajouté l'ancien locataire de Matignon, cité par nos confrères. Beaucoup s'accordent à dire qu'il incarne davantage un successeur plutôt qu'un concurrent pour Emmanuel Macron. Pour l'heure, le prédécesseur de Michel Barnier n'a pas encore dévoilé son jeu pour l'élection de 2027, préférant se concentrer sur les prochains mois, comme il l'avait confié au Point à la rentrée.
publié le 23 octobre à 16h15, Joanna Wadel, 6Medias