Politique

Le parti socialiste "prêt" à négocier avec Emmanuel Macron, la gauche se divise

© Capture - franceinfo - Olivier Faure sur franceinfo

Vendredi 6 décembre, sur franceinfo, Olivier Faure a annoncé que le Parti socialiste était prêt à négocier avec Emmanuel Macron. Une déclaration qui a fait bondir de nombreuses personnalités politiques alliées du PS au sein du NFP.

Une annonce qui fait polémique. Pour nommer un successeur à Michel Barnier, qui a été renversé par une motion de censure votée à l’Assemblée nationale mercredi 4 décembre, Emmanuel Macron a prévu de rencontrer à l’Élysée certains dirigeants des partis d’opposition, vendredi 6 décembre. Parmi eux, on peut notamment citer le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, qui a assuré quelques heures plus tôt qu’il était "prêt à rentrer en discussions" avec le chef de l’État. "Je souhaite qu'il y ait une négociation. […] Je suis prêt à commencer à discuter, obtenir des concessions", a-t-il indiqué lors de la matinale de franceinfo.

Sans surprise, la déclaration d’Olivier Faure a provoqué de nombreuses réactions, surtout à gauche. Le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, a répondu sèchement au premier secrétaire du PS, l'accusant de vouloir former un gouvernement avec les macronistes et les Républicains. "Gouverner avec ceux qui pensent qu’il y’a en France 'des Français de papier' et que 'certains régressent vers leurs origines ethniques’ ?", a-t-il écrit sur X (anciennement Twitter), rappelant les propos du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. "Eh oh, réveillez-vous! Respectez-vous! Respectez les électeurs!", a ajouté l'insoumis.

Des propos corroborés par la déclaration de la députée européenne LFI Manon Aubry lors de son passage dans Le Live Switek, vendredi 6 décembre :"C’est une trahison du Nouveau Front Populaire et des millions d’électrices et d’électeurs qui se sont mobilisés. […] Olivier Faure est en train de jouer le jeu d’Emmanuel Macron qui veut le scalp du NFP. Mais en faisant cela, Olivier Faure isole le Parti socialiste."

"Un cercle de négociations"

De son côté, Marine Tondelier a tenu un discours plus nuancé, appelant le premier secrétaire du Parti socialiste à faire preuve de vigilance lors des négociations. "Ce qu'est en train de faire le président de la République, c'est d'enfermer le Parti socialiste dans un cercle de négociations qui exclut mécaniquement tous les partis qui revendiquent de mettre en première ligne de leurs préoccupations les classes populaires", a estimé la secrétaire nationale EELV sur BFMTV, avant de poursuivre : "On voit bien que par ces petits jeux, il cherche à diviser la gauche."

À gauche, la députée écologiste Sandrine Rousseau s’est aussi fait entendre. Dans un message publié sur X, la femme politique a invité le PS à ne pas se perdre. "Nous avons besoin d'unir tout le monde pour construire l'alternative à gauche", a-t-elle écrit.

publié le 6 décembre à 11h20, Tanguy Jaillant, 6Medias

Liens commerciaux