La visite de Sébastien Lecornu visée par une campagne de déstabilisation de l’Azerbaïdjan
© ANDBZ/ABACA - Sébastien Lecornu était en visite dans l'Indo-Pacifique la semaine dernière.
La tournée du ministre des Armées dans l’Indo-Pacifique a été marquée par la tentative de l’Azerbaïdjan de déstabiliser la France. Depuis plusieurs mois, des tensions apparaissent entre les deux pays.
Le déplacement du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a connu quelques déconvenues. D’après une information d’Europe 1, l’Azerbaïdjan a tenté de déstabiliser la visite du ministre en Nouvelle-Calédonie. La semaine dernière, Bakou aurait envoyé des "journalistes" fichés par Paris pour leur proximité avec les services de renseignement azerbaidjanais.
D’après nos confrères, deux femmes se présentant comme journalistes sont venues couvrir la tournée du ministre dans l’Indo-Pacifique. Mais les services de renseignement français qui ont passé leurs profils au crible ont vite détecté quelques anomalies les concernant.
Tensions entre Paris et Bakou
L’une, d’abord, est bien connue du contre-espionnage français pour sa proximité avec un service de renseignement étranger. Elle avait été autorisée à rentrer sur le territoire où elle a participé à une manifestation organisée par l’Union Calédonienne (UC), parti politique qui milite pour l’indépendance et qui avait par ailleurs organisé un rassemblement contre la venue du ministre des Armées. Elle avait en outre écrit des articles pour l’agence d’information d’Etat de l'Azerbaïdjan, Azertac, "avec un angle anti-France", indique une source proche du dossier à Europe 1.
L’autre femme n’avait pas été autorisée à pénétrer le territoire. Placée en zone d’attente, elle a ensuite été renvoyée vers Singapour, pays de transit, pour défaut de visa. Une expulsion qualifiée de "déportation injustifiée de sa journaliste", par l’agence d’Etat Azertac.
Des tensions entre la France et l’Azerbaïdjan sont apparues ces derniers mois après la recrudescence du conflit avec l’Arménie. Paris avait accusé Bakou de "nettoyage ethnique" dans le Haut-Karabakh, avant de livrer des véhicules blindés de transport de troupes à l’Arménie. Le mois dernier, l’Azerbaïdjan avait aussi lancé une campagne de désinformation afin d’atteindre la réputation de la France à l’approche des Jeux olympiques de Paris 2024.
publié le 12 décembre à 07h57, Inès Cussac, 6Medias