La ministre Sylvie Retailleau annonce porter plainte contre Jean-Luc Mélenchon après ses propos sur le dignitaire nazi Adolf Eichmann
© Courdji Sebastien/ABACA
Invitée sur le plateau de BFMTV, dimanche 28 avril, la ministre de l'Enseignement supérieur Sylvie Retailleau a indiqué qu'une plainte allait être déposée, au nom du gouvernement, contre Jean-Luc Mélenchon après ses propos tenus contre le président de l'université de Lille.
Des propos d'une particulière gravité. Invitée sur le plateau de BFMTV, dimanche 28 avril, la ministre de l'Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, a annoncé qu'elle allait porter plainte, au nom du gouvernement, contre Jean-Luc Mélenchon après ses propos tenus envers le président de l'université de Lille. "Mon ministère va porter plainte pour injure publique devant un agent public", a-t-elle annoncé sur le plateau de la chaîne dimanche soir.
Alors qu'il devait tenir une conférence à l'université de Lille mi-avril, Jean-Luc Mélenchon avait, après l'annulation de l'événement, dressé un parallèle entre le président de la faculté, Régis Bordet, et Adolf Eichmann, le responsable nazi de la solution finale. "Moi je n'ai rien fait, disait Eichmann. Je n'ai fait qu'obéir à la loi telle qu'elle était dans mon pays", avait-il déclaré. Et de poursuivre : "Ils disent qu'ils obéissent à la loi et ils mettent en œuvre des mesures immorales qui ne sont justifiées par rien ni personne."
Trouble à l'ordre public
Alors que La France insoumise peine à grimper dans les sondages en vue des élections européennes, Jean-Luc Mélenchon devait tenir une conférence auprès des étudiants de l'université lilloise. Le parti a fait le pari de miser sur ce jeune électorat, qui adhère souvent à ses idées. Annulé une première fois, l'échange avait finalement été définitivement abandonné en raison de potentiels débordements sur la voie publique, a tenu à rappeler la ministre sur BFMTV.
Lors de sa prise de parole, Sylvie Retailleau a aussi expliqué que les présidents d'université sont là "pour assurer la sécurité de tous". À l'annonce de la décision d'annuler la conférence, l'entourage de la ministre avait alors dit la "soutenir" et ce, car les "conditions n'étaient pas réunies pour garantir la sécurité des débats", rapporte Le Parisien.
Réagissant aux propos du leader insoumis, Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste (PCF) avait estimé que celui-ci était "discrédité" après la tenue de tels propos. Tentant de se justifier, Jean-Luc Mélenchon a alors cité "Les Origines du totalitarisme" de la philosophe Hannah Arendt, expliquant que Régis Bordet s'était "comporté dans cette logique de la propagation du mal".
publié le 28 avril à 22h30, Kévin Comby, 6Medias