Politique

La France insoumise embarrassée par Sophia Chikirou, proche de Jean-Luc Mélenchon

L'émission Complément d'enquête diffusait un nouvel épisode, jeudi 5 octobre, consacré à Sophia Chikirou, élue LFI. Depuis quelques temps, l'embarras semble avoir gagné le parti des Insoumis, rapportent BFMTV et Le Parisien. Et pour cause, de graves accusations, notamment d'homophobie, sont portées à l'encontre de la députée de Paris déjà empêtrée dans une affaire d'escroquerie.

C'est une affaire qui fait tache et qui embarrasse dans les rangs de la France insoumise. La pression montait dans le camp du parti de Jean-Luc Mélenchon, quelques heures avant la diffusion d'un nouveau numéro de Complément d'enquête ce jeudi 5 octobre au soir, consacré à Sophia Chikirou, explique BFMTV. La députée Insoumise de Paris, très proche de Jean-Luc Mélenchon et qui dirige la communication du parti depuis 2017, fait l'objet d'une longue enquête, notamment mise en cause dans sa gestion du Média, une webtélé proche des Insoumis. L'élue aurait également tenu des propos homophobes envers plusieurs journalistes de la webtélé.

L'une des personnalités à avoir répondu à Complément d'enquête, Gérard Miller, a expliqué sur X (anciennement Twitter) que Sophia Chikirou aurait fait preuve d'une "violence tous azimuts". Ses "dérives personnelles" auraient poussé le compagnon de route de LFI à témoigner auprès de l'émission.

Un régime de la terreur ?

Dans les rangs du parti déjà secoué par l'affaire Quatennens, peu de députés se risquent à prendre la parole pour commenter le sujet, à tel point qu'on pourrait croire que la députée élue en juin 2022 en tétanise plus d'un. "Il faut bien comprendre que parler de Sophia Chikirou, c'est s'attaquer à du très gros", admet anonymement un député LFI auprès de la chaîne d'information. Auprès du Parisien, un appui de la Nupes atteste que, dans les rangs des insoumis, Sophia Chikirou "fait peur à tout le monde". De son côté, le nouvel homme fort du parti, Manuel Bompard, tempère : "Elle a pris une part importante de nos campagnes, donc certaines personnes de l'apprécient pas".

L'émission diffusée jeudi soir se penche sur plusieurs affaires liées à la députée, et en premier lieu sa gestion en interne de l'équipe du Média. Alors directrice, elle aurait ainsi qualifié de "tafioles de merde" certains membres de la rédaction. Invitée à s'exprimer sur le sujet, Mathilde Panot, la présidente du groupe à l'Assemblée nationale reconnaît "la connotation homophobe des propos", tout en invoquant un droit à l'erreur, rapporte BFMTV. Mais ce n'est pas tout. En effet, selon Le Monde, Sophia Chikirou devrait être prochainement mise en examen pour "escroquerie aggravée" en raison de surfacturations liées à la campagne de Jean-Luc Mélenchon lors de l'élection présidentielle de 2017.

Des insoumis attendent des explications

Ce nouvel épisode de Complément d'enquête risque de laisser des traces. Mardi, lors de la réunion du groupe des élus LFI de l’Assemblée nationale, l’ambiance aurait été "très lourde" malgré l’absence de Sophia Chikirou. BFMTV croit savoir que Mathilde Panot a même proposé aux députés insoumis un échange après la diffusion, tandis qu'un élu Insoumis explique "qu'elle [Sophia Chikirou] va devoir s'expliquer sur certains de ses propos". Et il n'est pas le seul. Comme le rapporte Le Figaro, jeudi, l'élue LFI Danielle Simonnet a également estimé que "des explications de Sophia et du mouvement doivent être données à l'ensemble des militants passés et présents qui sont impliqués dans ces campagnes et dans le mouvement", en référence aux accusations de surfacturations lors de la campagne de 2017.

publié le 5 octobre à 17h40, Kévin Comby, 6Medias

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