L’ex-Premier ministre Gabriel Attal critique le budget 2025 du nouveau gouvernement
© Ait Adjedjou Karim/ABACA
Mercredi 9 octobre 2024, Gabriel Attal s’en est pris au projet de budget 2025 du gouvernement de Michel Barnier. Il estime que son successeur a prévu trop d’impôts pour les entreprises et pas assez de réformes.
De retour sur les bancs de l’Assemblée nationale en tant que député et président du groupe Ensemble pour la République, Gabriel Attal a fait part de ses "divergences" avec le gouvernement, lors d’une conférence de presse au palais Bourbon mercredi 9 octobre, concernant le projet de budget 2025 du nouveau gouvernement, estimant qu’il n’est pas suffisamment bien ficelé. "La crainte que nous avons déjà exprimée, c’est que le budget qui semble se dessiner n’intègre pas assez de réformes et trop d’impôts, avec le risque de déstabiliser nos industries et la classe moyenne qui travaille", a-t-il estimé.
Gabriel Attal a proposé des alernatives "immédiates et crédibles" et a notamment remis sur la table la réforme de l’assurance chômage qu’il a lui-même pilotée en tant que Premier ministre, estimant que sa mise en place rapide serait "plus juste que d’augmenter les charges des entreprises", rapportant "près de 4 milliards d’euros" et créant "100 000 emplois", relaie BFM Business.
Des impôts qui risquent de "créer du chômage" ?
D’après Gabriel Attal, les hausses d’impôts prévues pour les entreprises risqueraient au contraire de mettre en difficulté certaines sociétés et ainsi "créer du chômage supplémentaire", conjugué à la hausse du prix de l’électricité et le gel des retraites pour six mois qui "semblent charger trop la barque pour les Français". Il a également proposé qu’une contribution soit demandée aux collectivités locales, afin de réduire les déficits publics.
L’ex-Premier ministre a toutefois rappelé qu’il ne souhaitait pas être dans une posture d'opposition au nouveau gouvernement, assurant vouloir s'impliquer dans "la construction des solutions". "Le gouvernement pourra compter, évidemment, sur notre soutien dans la tempête. Et ce, sans mettre à mal l’attractivité, la réindustrialisation et la baisse du chômage, qui sont des acquis considérables", a-t-il précisé lors de sa conférence de presse.
Le projet de loi pour le budget 2025 doit être présenté jeudi 10 octobre en Conseil des ministres. Le gouvernement table sur 40 milliards d’euros d’économies sur les dépenses, tout en augmentant les recettes de l’État de 20 milliards d’euros, grâce aux hausses d’impôts et de cotisations sociales. Soit un effort de 60 milliards d’euros destinés à éponger la dette publique.
publié le 9 octobre à 13h13, Auguste Breton, 6Medias