Politique

"L'emploi à vie" des fonctionnaires menacé ? Cette annonce de Stanislas Guerini risque de faire parler

© ANDBZ/ABACA - En Ille-et-Vilaine, des agents de la voirie, de la fonction publique territoriale (illustration).

Le ministre a lancé la concertation avec les organisations syndicales sur le projet de réforme de la fonction publique, pour laquelle il veut renforcer le mérite et faciliter les licenciements.

Un grand coup de pied dans la fourmilière. Stanislas Guerini a lancé mardi 9 avril une grande concertation avec les syndicats sur son projet de réforme de la fonction publique. L'objectif du ministre de la Transformation et de la Fonction publiques est de remettre le mérite au centre de ce secteur et permettre aux employeurs de sanctionner les insuffisances professionnelles des fonctionnaires plus facilement. "Je veux qu'on lève le tabou du licenciement dans la fonction publique", a-t-il déclaré au Parisien. Autrement dit : l'emploi à vie, c'est fini.

L'idée n'est évidemment pas de faire le ménage pour faire le ménage. Stanislas Guerini souhaite donner aux employeurs des outils pour caractériser précisément l'insuffisance professionnelle et, dans le même temps, valoriser les fonctionnaires engagés dans leur travail. "La justice, c’est de récompenser les agents qui sont engagés et de sanctionner ceux qui ne font pas suffisamment leur travail", a expliqué le ministre.

Un absentéisme qui coûte cher à l'État

Cette annonce risque de ne pas plaire aux syndicats et fait sérieusement pencher la majorité à droite, Les Républicains ayant promis de s'attaquer à "l'emploi à vie" des fonctionnaires lors de la campagne présidentielle de 2022. Cette disposition entre aussi dans un cadre plus large de mesures budgétaires. Selon le ministère de la Transformation et de la Fonction publiques, "200 000 agents n'honorent pas les 1 607 heures" de travail dues chaque année. Cet absentéisme coûterait huit milliards d'euros à l'État.

publié le 10 avril à 06h49, Maeliss Innocenti, 6Medias

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