L'Alliance LR-RN qualifiée d'"union de l'extrême droite" : Éric Ciotti demande des comptes au ministère de l'Intérieur
© Lafargue Raphael/ABACA - Éric Ciotti (LR) et Jordan Bardella (RN) donnent leur première interview commune, le 20 juin 2024.
Le chef désavoué des Républicains, Éric Ciotti, fustige la désignation de son alliance avec le RN par le ministère de l'Intérieur d'"union de l'extrême droite". Dans un communiqué publié jeudi 20 juin, et cité par Le Figaro, il souhaite une "rectification immédiate" de cette classification.
Une semaine après son éviction tumultueuse de la présidence des Républicains, suspendue par la justice, Éric Ciotti continue de faire valoir son alliance controversée avec le Rassemblement national pour les élections législatives, dont les deux tours sont prévus les 30 juin et 7 juillet. Mécontent de voir son accord de circonstances avec le RN qualifié d'"union de l'extrême droite" par le ministère de l'Intérieur, le député maralpin sortant s'est plaint dans un communiqué, cité par Le Figaro ce jeudi 20 juin.
Un "scandale démocratique"
Selon Éric Ciotti, il s'agit là d'un "scandale démocratique d’une gravité inédite". Le chef contesté de la droite dénonce le "deux poids deux mesures" de Beauvau à l'égard d'"une extrême gauche séditieuse, factieuse et antisémite", qui "bénéficie d’une terminologie bien plus douce". "Cette ambivalence de traitement est flagrante", estime-t-il, souhaitant "une rectification immédiate" de la terminologie employée par le ministère pour désigner "des Français patriotes (...) injustement étiquetés".
La veille, mercredi 19 juin, Gérald Darmanin avait annoncé sur BFMTV qu'il allait "proposer" à Emmanuel Macron la dissolution du GUD (Groupe union défense), groupe d'extrême droite où règne "une suprématie blanche", "très ami avec beaucoup de gens du Rassemblement national", selon le ministre de l'Intérieur. Des annonces qui traduisent la volonté du camp présidentiel de clarifier sa position vis-à-vis du Rassemblement national, à dix jours du premier tour des législatives. La classification du Rassemblement national comme mouvement d'extrême droite avait été confirmée en référée par le Conseil d'État en mars 2024. Par ailleurs, l'institution publique ne considère pas La France insoumise comme un parti d'extrême gauche, ce qu'a rappelé la patronne de la CGT, Sophie Binet, dans son appel à voter pour le Nouveau Front populaire, mardi 18 juin.
publié le 20 juin à 19h33, Joanna Wadel, 6Medias