Politique

Jean-Yves Le Drian plaide pour "une reconnaissance d'un État palestinien" pour sortir de cette "impasse tragique"

Dans un entretien accordé au Parisien, vendredi 24 mai, l'ancien ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian s'est positionné en faveur de la reconnaissance d'un État palestinien, la seule "solution politique possible" à ses yeux pour mettre un terme au conflit au Proche-Orient.

La France doit-elle reconnaître un État palestinien ? Alors qu'Emmanuel Macron recevait vendredi 24 mai les chefs de la diplomatie du Qatar, de l'Arabie Saoudite, de la Jordanie et de l'Egypte pour parler d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le sujet de la reconnaissance d'un État palestinien a aussi été posé. Si plusieurs pays, à l'instar de l'Espagne ou de la Norvège, ont déjà effectué la démarche, la France, elle, attend encore. Une position que ne partage pas Jean-Yves Le Drian, qui, dans un entretien au Parisien, a estimé que cette reconnaissance est aujourd'hui devenue "indispensable". L'ancien ministre des Affaires étrangères et actuel représentant personnel d'Emmanuel Macron au Liban, juge en effet que poser un tel acte "donnerait une nouvelle force à la seule solution politique possible", à savoir, la création de deux États distincts garantissant des "frontières sûres et respectées".

Sans une telle décision, l'ancien ministre d'Emmanuel Macron juge que le Proche-Orient sera dans une "guerre sans fin".

"La radicalisation des extrêmes"

Depuis les attaques terroristes du 7 octobre dernier en Israël, le Hamas et l'état israélien se livrent à des combats sans merci, tuant dans le même temps de nombreux civils. Toujours auprès du Parisien, Jean-Yves Le Drian a déploré une impasse tragique du conflit israélo-palestinien marquée par "la radicalisation des extrêmes". "Il y a la radicalité du Hamas, dont il faut répéter qu'ils ont été les auteurs d'un acte de barbarie antisémite (…) L'autre radicalité, c'est la réponse disproportionnée, la violence sans borne sous la responsabilité du Premier ministre Netanyahou, sans définition d'un but de guerre réaliste", a-t-il expliqué. Israël aurait par ailleurs, selon les propos de Jean-Yves Le Drian, un "usage de l'hyperviolence indiscriminée" ne respectant pas "le droit international" qui produira "des générations de terroristes".

Rappelant une formule du président américain Joe Biden au lendemain des attaques du 7 octobre, qui avait déclaré aux israéliens de ne pas se laisser "aveugler par la rage comme nous l'avons été nous-mêmes après le 11 septembre", l'ancien locataire du Quai d'Orsay n'a cependant pas voulu se positionner sur le mandat d'arrêt requis par Karim Khan, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) à l'encontre de Benyamin Netanyahou. "Il y a un procureur, il fait son métier. Je ne me positionnerai que sur la décision de la Cour. Elle n'a pas été rendue que je sache", a-t-il conclu.

publié le 25 mai à 12h48, Kévin Comby, 6Medias

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