Politique

Jean-Pierre Elkabbach : une grande carrière et des punchlines mémorables

Jean-Pierre Elkabbach est décédé, mardi 3 octobre, à l’âge de 86 ans. Le journaliste, qui était spécialiste des interviews politiques, aimait provoquer ces invités en leur posant des questions qui dérangent.

Le journaliste Jean-Pierre Elkabbach s’est éteint, mardi 3 octobre, à l’âge de 86 ans. Durant sa carrière, longue d’un demi-siècle, le roi de l’interview, tel qu’il est considéré, aura offert quelques moments mémorables entre échanges piquants avec des invités et prises de position. Une interview, en 2015, sur Europe 1, est notamment restée dans les mémoires, rapporte Le Parisien. "Bonjour Marine Le Pen. Vous n’avez pas honte", lance le journaliste à celle qui est alors présidente du Front National. "Pardon", "Vous n’avez pas honte", "Honte de quoi ?", "Mais de quoi me parlez-vous monsieur Elkabbach ? Je vous reconnais bien là dans la provocation", répond-elle, interloquée. Jean-Pierre Elkabbach lui reprochait son absence aux manifestations de soutien à Charlie Hebdo après les attentats du 7 janvier.

"Quelle couleur vous préférez pour le mur ?"

Provocation également face à André Vallini, alors secrétaire d’État à la Réforme territoriale, le 13 mai 2014, toujours sur Europe 1. "Quelle couleur vous préférez pour le mur ?", demande Jean-Pierre Elkabbach. "Pour le mur ? Quel mur ?", répond André Vallini, qui ne comprend pas cette entrée en matière. "Comment quel mur ? Le mur sur lequel votre réforme territoriale va se fracasser". Lors du dernier débat de la primaire de la droite et du centre en novembre 2016, le journaliste interroge Bruno Le Maire, aujourd’hui ministre de l’Économie, : "Pourquoi ça ne fonctionne pas avec vous ?".

Enfin, le 21 janvier 1980, Jean-Pierre Elkabbach est face à Georges Marchais, secrétaire général du Parti communiste français, dans l’émission "Cartes sur table". Les questions de l’animateur agacent visiblement le leader communiste qui ne s’en cache pas, notamment lorsque le thème de "l’Union soviétique et sa lutte contre l’impérialisme" est abordé. "Cela fait vingt fois que je discute avec vous et vous n’arrivez pas à vous mettre dans votre petite tête que moi aussi j’ai un cerveau." Les deux hommes s’étaient déjà écharpés deux ans plus tôt à l’occasion des élections législatives.

publié le 4 octobre à 09h17, Lilian Moy, 6Medias

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