Politique

"Je ressens de l'indifférence" : le désamour des députés du camp présidentiel pour Emmanuel Macron

© Billioux Yannick/ABACA

Au sein même du camp présidentiel, des voix s'élèvent en coulisses contre Emmanuel Macron. Au mieux, certains ressentent de "l'indifférence" à son égard, rapporte Le Figaro, au pire d'autres l'imaginent déjà parti et ne l'écoutent même plus pour voter.

Décrié à gauche comme à droite, sans oublier, évidemment, l'extrême droite, Emmanuel Macron ne fait plus l'unanimité au sein de son propre camp. Loin de là. Certains ne font même plus attention à sa présence et ne prennent même plus en compte son avis lorsqu'un vote a lieu au sein de l'Assemblée nationale. À deux ans de la fin du second mandat du chef de l'État, ce désamour, qui sonne comme un désaveu, est désormais décomplexé. Les députés du camp présidentiel n'ont plus aucun mal à dire (anonymement tout de même) qu'ils font comme s'il n'était déjà plus là.

"Je ne ressens plus de colère, mais pas d’amour non plus… Surtout de l’indifférence", avoue sans détour un député Renaissance dans les indiscrets du Figaro Magazine, jeudi 23 janvier. Cet élu parisien a malgré tout exprimé de la colère, un sentiment que partagent plusieurs collègues du camp présidentiel depuis la dissolution de l'Assemblée nationale, qui a surpris tout le monde avant l'été dernier.

"Il nous apparaît très lointain"

Les équipes d'Emmanuel Macron en paient le prix, puisque même les conseillers du cabinet présidentiel ne sont pas, ou plus, considérés. "On ne lui parle pas, même pas à ses conseillers", lâche encore ce député parisien. Et d'ajouter, au nom du collectif : "On ne se demande plus ce que pense le président de la République. Il nous apparaît très lointain."

La distance qui s'est installée depuis plusieurs mois entre Emmanuel Macron et les députés de son propre camp va encore plus loin que ce que l'on pense. Et l'épisode critique des renégociations sur la réforme des retraites semble n'y rien changer. "Je suis incapable de dire ce que pense le président de la République de ce que fait François Bayrou sur la réforme des retraites", confie encore le même élu. Preuve que la communication est rompue des deux côtés.

publié le 23 janvier à 17h31, Maeliss Innocenti, 6Medias

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