Politique

"Je m'en voudrais d'être désagréable" : après le boycott d'une réunion, Bruno Le Maire reprend un député LIOT en plein hémicycle

© Capture d'écran/LCP - Bruno Le Maire à l'Assemblée nationale, le 2 avril 2024.

Une semaine après le boycott d’un rendez-vous à Bercy par les oppositions pour tenter de trouver une solution économique au déficit de l’État, Bruno Le Maire et le député LIOT Charles De Courson ont échangé quelques piques en plein hémicycle, lors des questions au gouvernement.

Tensions à l’Assemblée nationale, ce mardi 2 avril. En plein débat sur le Budget 2024 au Palais Bourbon, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a profité d’une question de Charles De Courson, député LIOT (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) de la Marne, pour envoyer une pique aux oppositions. Une séquence relayée par LCP.

Au lendemain de l’annonce du déficit public, évalué à 5,5% du PIB français, le ministre avait convié, jeudi 28 mars, les formations politiques à une réunion dans les locaux de Bercy, afin d’aborder les éventuelles coupes budgétaires à réaliser dans les finances publiques. Un rendez-vous notamment boudé par Les Républicains (LR) et LIOT, attribuant l’ampleur du déficit au manque de concertation de l’exécutif.

Des clivages renforcés entre l’exécutif et les oppositions

Des griefs ravivés par la prise de parole de Charles De Courson, ce mardi dans l’hémicycle. L’élu LIOT a notamment reproché au patron de Bercy d’avoir "dissimulé" le contenu d’une note confidentielle des services de l’État, en décembre dernier, qui faisait déjà état d’un déficit public supérieur aux prévisions du gouvernement. Une occasion pour le ministre de l’Économie d’opérer une mise au point par une charge ironique : "Je m’en voudrais d’être désagréable le jour de votre double anniversaire", a d’abord répondu Bruno Le Maire, faisant référence à l’anniversaire du député, qui souffle une nouvelle bougie et célèbre également sa "longévité" de parlementaire.

"Si vous étiez venu, vous et votre groupe, à la réunion que nous avions organisé avec le ministre des Comptes publics, (...) vous auriez eu accès à cette fameuse note et vous auriez su que nos services vous recommandaient de ne pas faire état d’informations qui étaient, en l’état, encore incertaines", a encore souligné Bruno Le Maire.

Loin d’être ébranlé par la pique du ministre, Charles De Courson a pointé que Bruno Le Maire n’avait "répondu à aucune de trois questions", et a tenu à lui rappeler leurs désaccords sur le recul de l’âge de départ à la retraite, sujet sur lequel l’exécutif aurait balayé toute proposition étrangère aux siennes. La nouvelle réunion prévue le 9 avril pourrait changer la donne, ou creuser un peu plus le fossé qui sépare le gouvernement des groupes de l'opposition.

publié le 2 avril à 17h32, Joanna Wadel, 6Medias

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