"J’ai fait de nombreuses erreurs", Emmanuel Macron dresse un bilan de son septennat
© Paoloni Jeremy/ABACA
À l’aube de l’anniversaire de son septennat, le président de la République s’est livré en exclusivité dans les colonnes de La Tribune Dimanche et La Provence. Il a évoqué une multitude de sujets et assure qu'il compte porter de nombreuses idées à terme d'ici la fin de son second mandat.
Bilan, élections européennes, Ukraine, Jeux olympiques… Dans une longue interview accordée à La Tribune Dimanche et à La Provence, Emmanuel Macron s’est attardé sur de nombreux sujets, alors qu’il fêtera, mardi 7 mai, ses sept ans à l’Élysée. Pour autant, le principal intéressé indique qu’il lui reste encore "tant de choses" à faire d’ici 2027, évoquant ainsi plusieurs priorités, soit "la réindustrialisation du pays", "le plein-emploi", le "réarmement des services publics", ainsi que "le régalien", dit-il.
S’il souhaite donc encore mener à terme "beaucoup de dossiers", Emmanuel Macron a admis, de son propre aveu, ne pas avoir été toujours irréprochable : "Bien sûr, j’ai fait de nombreuses erreurs en sept ans. Mais qui peut dire, en politique comme dans la vie, qu’il n’en commet jamais ?". Il évoque alors la volonté manquée de faire passer la réforme des retraites par points "promise par le premier quinquennat", ou celle de promulguer la réforme institutionnelle. Le président regrette enfin "des mots qui ont pu être mal interprétés et blesser".
"La sécurité des Européens se joue en Ukraine"
S’il ne lui restera bientôt plus que trois ans à la tête du pays, Emmanuel Macron n’envisage pas pour autant de "changer la Constitution". "Je suis pour le renouvellement politique et j’ai porté la limitation du nombre de mandats dans le temps", rappelle-t-il. Pour autant, le chef de l’État estime que "quand on met des interdictions dans la loi, on capture une part des libertés des électeurs". Concernant les législatives, il a cependant laissé entendre qu’une part de proportionnelle pourrait voir le jour : "Je pense que ce serait une bonne chose pour la démocratie".
Sur le volet ukrainien et ses récentes déclarations dans The Economist sur l’éventualité d’un envoi de troupes au sol, Emmanuel Macron a réitéré à quel point il était important, selon lui, de ne pas laisser la Russie gagner et de ne pas s’imposer de limites. "La sécurité des Européens se joue en Ukraine parce que c’est à 1 500 kilomètres de nos frontières. Si la Russe l’emporte, la seconde d’après il n’y a plus de sécurité en Roumanie, en Pologne, en Lituanie et plus chez nous non plus".
Le président de la République a également répondu aux allégations qui le voudraient candidat aux prochaines élections municipales à Marseille. Des rumeurs auxquelles Emmanuel Macron a coupé court : "Certains ont peut-être regardé cette possibilité, mais je ne serai pas candidat - à quoi que ce soit". Et de réitérer son amour pour la cité phocéenne : "C’est une ville pour laquelle j’ai une immense affection, qui a un potentiel extraordinaire, qui peut apporter encore plus au pays, par sa vitalité. Il faut qu’on aide Marseille".
publié le 5 mai à 07h20, Théo Rampazzo, 6Medias