Inondations : la ministre de la Transition écologique admet une "difficulté à prévoir la rapidité de la montée des eaux"
© Raphael Lafargue/ABACA
Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, était l’invitée du Face-à-Face sur BFMTV et RMC ce vendredi 18 octobre. Elle s'est exprimée sur la fréquence des pluies diluviennes et les crues, après les épisodes climatiques dévastateurs qui ont touché le pays ces derniers jours, notamment en Ardèche.
La ministre de la Transition écologique l'assure : elle sait ce que traversent de nombreux citoyens touchés par les inondations ces derniers jours, pour y avoir elle-même été confrontée par le passé : "je viens d'un département, le Pas-de-Calais, qui a été inondé plusieurs fois, donc je sais le traumatisme que cela représente de se retrouver dans cette situation d'invulnérabilité, avec de l'eau qui monte dans les caves, les véhicules emportés comme des fétus de paille par des cours d'eau… Je témoigne tout mon soutien aux habitants sinistrés". Actuellement, 10 départements sont en vigilance orange : Landes, Pyrénées-Atlantiques, Gers, Haute-Garonne, Ariège, Tarn, Tarn-et-Garonne, Loire, Gard et Bouches-du-Rhône. "Nous n'avons plus de départements en vigilance rouge, c'est une bonne chose" se satisfait Agnès Pannier-Runacher, "mais les précipitations continuent. À certains points de l'Ardèche, il est tombé jusqu'à 700 mm d'eau en 48h. C'est plus que les précipitations en une année à Paris".
S'adapter au changement climatique : une "priorité absolue"
Face à cette situation, "nous allons très rapidement traiter le sujet de la catastrophe naturelle", informe la ministre. Pour l'heure, "nous sommes dans le temps de la gestion d'urgence. Il faut sécuriser les gens, protéger les interventions des services de secours. Ensuite il faudra prendre la mesure des dégâts et réparer". Questionnée sur l'efficacité du système d'alerte par texto déployé dans les zones à risques, la ministre reconnaît qu'il est encore perfectible. À Annonay, les habitants ont été alertés à 10h10, soit seulement 15 minutes avant que le barrage ne cède. "Ce système a été utilisé en Ardèche à plusieurs reprises, il n'a pas été utilisé dans le Rhône" confirme la ministre, "on a les bonnes alertes mais une difficulté à prévoir la rapidité de la montée des eaux" admet-elle. "Le régime d'eau aujourd'hui est plus rapide que ce que nous modélisions. De plus, tous les cours d'eau ne sont pas suivis non plus par Vigicrue. On n'a pas d'historique, on ne connaît pas leur cinétique parce qu'on n'avait jamais eu ce problème".
Pour Agnès Pannier-Runacher, ces différents épisodes dans les Alpes-Maritimes, l'Ardèche, la Loire, le Rhône… témoignent de l'urgence à s'adapter au changement climatique, "une priorité absolue" selon elle, et pour laquelle il faudra investir de plus en plus de moyens financiers. "En quelques dizaines de minutes, un cours d'eau qui a l'air d'être relativement tranquille peut déborder. Nous devons nous y habituer et nous armer pour y faire face. Je me battrai pour ça". Faute de crédits suffisants de la part de l'État, la ministre en tirera "les conclusions".
publié le 18 octobre à 10h04, Sabrina Guintini, 6Médias