Inflation, désendettement, écologie… Bruno Le Maire présente son budget 2024
© Capture d'écran X Élysée - Bruno Le Maire a présenté son projet de loi de finances (PLF) pour 2024, ce 27 septembre.
Le ministre de l'Économie et des Finances a tenu une conférence de presse ce mercredi 27 septembre pour défendre son budget, "le plus vert de notre Histoire", selon lui, avec l'accent mis sur la lutte contre l'inflation ou encore le désendettement.
C'était un texte très attendu : après de longs mois de travail, le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a présenté à Bercy ce mercredi 27 septembre au matin son projet de loi de finances (PLF) pour 2024 en compagnie du ministre chargé des Comptes publics, Thomas Cazenave. Avec plusieurs axes forts. Le premier étant de verdir l'économie du pays. Peu après son intervention, Bruno Le Maire l'a annoncé sur le réseau social X : "Ce budget 2024 est le plus vert de notre histoire ! Nous consacrerons plus de 40 milliards d'euros (hausse inédite de 10 milliards d'euros par rapport à 2023) pour investir dans la transition écologique et faire de la France la première puissance décarbonée en Europe en 2040".
Plus de budget pour la "planification écologique"
En effet, comme le rappelle Le Figaro, ce PLF prévoit sept milliards d'euros pour la "planification écologique" avec des crédits pour rénover les logements qui vont augmenter de 1,6 milliard d'euros afin d'atteindre "200.000 rénovations dès 2024". Les entreprises et leurs "innovations vertes" seront également accompagnées dans leur transition par davantage d'investissements. Dans le même temps, un appel d'offres pour reproduire de l'hydrogène décarboné va être lancé afin de poursuivre son "soutien aux énergies renouvelables". Les pompes à chaleur, l'éolien ou le secteur photovoltaïque seront davantage soutenus. Selon Bercy, cela permettrait de "générer environ 23 milliards d’euros d’investissements" d’ici 2030.
Taxe sur les autoroutes et aéroports
Autres mesures : le bonus écologique devrait augmenter pour les plus modestes afin qu'ils changent de véhicule et délaissent les plus polluants. Ce bonus sera néanmoins adapté "à l’empreinte écologique" des voitures électriques, ce qui pourrait pénaliser les véhicules chinois, relaie le HuffPost. Toujours pour favoriser l'acquisition de véhicules électriques : des pré-réservations vont être ouvertes pour un leasing à 100 € par mois, toujours pour les plus modestes. Lancement du dispositif en novembre prochain, où le premier loyer sera pris en charge par l'État. Bercy veut aussi s'attaquer aux dépenses fiscales (ou niches) "brunes" défavorables à l'environnement. Ainsi, une "taxe sur les grandes exploitations d'infrastructures de transport de longue distance" va voir le jour. Cela concerne les autoroutes et les plateformes aéroportuaires. Elle devrait rapporter 600 millions d'euros par an. Celle sur les bénéfices des raffineurs, maintenue, rapportera 200 millions.
Lutte accrue contre la fraude
Le Gouvernement veut aussi lutter contre les fraudeurs plus efficacement avec par exemple la suppression de crédit d’impôt pour les condamnés pour fraude fiscale ou le déréférencement sur Internet de commerçants fraudeurs. Les arrêts maladie seront aussi mieux contrôlés. Autre sujet prioritaire : la lutte contre l'inflation. Si des prévisions font état d'une baisse à 2,5% en 2024, le barème de l’impôt sur le revenu sera aligné sur l’inflation. Les retraites et les prestations sociales le seront aussi dans le budget de la Sécurité sociale (PLFSS). Coût total : 25 milliards d’euros. Les négociations annuelles entre industriels et distributeurs seront bien avancées (date butoir : 15 janvier) et l'aide de 100 € promise par Emmanuel Macron dimanche 24 septembre, pour ceux qui utilisent leur voiture pour aller au travail, a été confirmée.
Meilleure maîtrise des dépenses
Ce budget 2024 vise enfin à "désendetter la France" et "investir dans l'avenir" a répété Bruno Le Maire. Cela passe par un retour à "la philosophie de 2017", consistant à "assurer la bonne tenue des finances publiques" dans un contexte où "l’argent est redevenu cher". Le locataire de Bercy a rappelé que la charge de la dette allait augmenter de plus de 30 milliards d’euros en quatre ans. Il faudra aussi mieux maîtriser les dépenses pour faire baisser le déficit public : 16 milliards d'euros d'économies sont prévues en 2024. La fin du bouclier tarifaire devrait aider, avec un total de dépenses prévues de 491 milliards d'euros, soit cinq de moins que cette année. Cela passe enfin par des "réformes de structure" (réforme des retraites ou assurance-chômage).
publié le 27 septembre à 15h25, Xavier Martinage, avec 6Medias