Politique

Immigration : tensions en Macronie à la suite des propos de Maud Bregeon

© Lafargue Raphael/ABACA

Après les propos de Maud Bregeon, députée Renaissance des Hauts-de-Seine, lundi 27 mai sur CNews, où elle a fait le lien entre insécurité et immigration, les tensions sont vives dans le camp présidentiel à l’approche des européennes.

Il y a du rififi en Macronie. Comme le révèle le JDD / CNews, lundi 27 mai, les tensions sont vives et les fractures grandissantes au sein de Renaissance, après les propos polémiques de Maud Bregeon. Ce lundi, la députée Renaissance des Hauts-de-Seine, a en effet affirmé sur CNews – Europe 1 : “Il y a aujourd’hui en France, pas tout le temps, mais parfois, un lien entre insécurité et immigration. Et il faut être aveugle pour affirmer le contraire.” Des propos qui vont à l’encontre de ceux de Valérie Hayer, tête de liste Renaissance pour les européennes, sur Europe 1 : "Moi, je n’essentialise pas les gens. Je ne fais pas de lien, comme le fait le Rassemblement national (RN), entre délinquance et immigration."

Après les propos explosifs de Maud Bregeon, "le groupe vit bien", ironise un cadre de Renaissance à l’Assemblée nationale auprès du JDD. Et sur la boucle interne des messages du groupe de Renaissance, une députée aurait même qualifié Maud Bregeon de "lepénisée", ajoutant que ce n’est pas "un problème d’immigration mais de racisme". Pour Julie Delpech, députée Renaissance de Sarthe : "On n’avait pas besoin de ça. Sauf à se dire qu’on veut encore faire monter Bardella car on préférera toujours l’original à la copie."

Une autre députée a directement demandé par message à Maud Bregeon d’expliquer au groupe, "comment cela est possible, en tant que porte-parole du groupe (et donc nous représentant toutes et tous), de contredire notre tête de liste et la ligne du parti". Elle a également enfoncé le clou : "Je réfute totalement ce lien nauséabond."

Prisca Thévenot rappelle la ligne politique du gouvernement

Le procès de Maud Bregeon ne plaît pas à tout le monde : un député a confié au JDD qu’il est "toujours très mal à l'aise quand, sur cette boucle de collègues, on pilonne l'un ou l'une de la sorte" tandis que Sylvain Maillard, président du groupe, déclare qu’il lui semble "plus que nécessaire" que ces échanges s’arrêtent, car ils ne font que "construire des divisions médiatiques entre nous".

Prisca Thévenot a tenu à rappeler la députée à l’ordre. La porte-parole du gouvernement a ainsi écrit : "On ne mettra jamais de signe égal entre immigration et insécurité ; cela reviendrait à faire une généralité." De quoi ajouter de l’huile sur le feu entre les deux femmes dont les relations seraient déjà "glaciales", souligne le JDD. Néanmoins, Maud Bregeon peut compter sur quelques alliés dans cette affaire à l’instar de Robin Reda, ancien député LR qui est aujourd’hui dans les rangs de Renaissance. "Maud a eu l’immense précaution d’ajouter l’euphémisme 'parfois' ce qui est déjà en décalage avec la statistique", a-t-il écrit.

publié le 28 mai à 08h03, Capucine Trollion, 6Medias

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