Immigration : la classe politique divisée autour de la proposition d'une nouvelle loi
© Vernier Jean-Bernard/JBV News/ABACA - Michel Barnier à l'Assemblée nationale.
Annoncée ce dimanche 13 octobre par la porte-parole du gouvernement, la proposition d'une nouvelle loi sur l'immigration, qualifiée de prioritaire par Bruno Retailleau, suscite des réactions contrastées au sein de la classe politique, notamment au sein même du camp présidentiel.
Les réactions ne se sont pas fait attendre depuis l'annonce par Maud Bregeon d'une nouvelle loi sur l'immigration prévue pour "début 2025". D'abord écartée par le Premier ministre Michel Barnier, celui-ci est revenu sur ses précédentes déclarations. Au micro de France 2, il avait en effet déclaré : "On vient de légiférer", il y aura "des progrès possibles mais dans le cadre de la loi actuelle". Les pressions de l'extrême droite se sont-elles fait plus fortes ?
C'est en tout cas le constat de la gauche, qui pointe la vassalisation du gouvernement aux thèmes du Rassemblement national (RN). Sur France Info, Olivier Faure a notamment déclaré : "La loi sur l'immigration vient juste d'être votée, l'encre est à peine sèche, et le nouveau gouvernement voudrait déjà en refaire une, tout cela pour donner des gages à Marine Le Pen et au RN qui menacent de ne pas voter le budget".
Le camp présidentiel tiraillé face à une nouvelle loi sur l'immigration
Du côté du camp présidentiel, les réactions sont plus mitigées. Pour Gérald Darmanin, c'est un "pourquoi pas" : "Si jamais les choses sont positives pour la sécurité des Français, pourquoi pas ?", témoigne-t-il au micro de BFMTV. Du côté de l'ancien Premier ministre Gabriel Attal, une loi de cet ordre n'est pas vraiment une priorité : "Je suis prêt à avoir un débat et des discussions sur des mesures qui seraient proposées et, à ce moment-là, se poser la question d’une loi. Mais faire une loi pour une loi sans nous expliquer ce qu’il y aurait dedans ne me semble pas totalement prioritaire", explique-t-il sur France Inter.
Sur BFMTV, le président du Rassemblement National Jordan Bardella a déclaré : "Plus rien ne peut se faire sans nous au Parlement", se félicite-t-il. "Maintenant, on va regarder concrètement ce qu’il y a dans cette loi sur l'immigration". Votée en décembre 2023, la précédente loi sur l'immigration avait été qualifiée de "victoire idéologique" par le Rassemblement National, qui avait apporté son soutien au parti présidentiel en votant en faveur de celle-ci.
publié le 14 octobre à 09h19, Gabriel Gadré, 6Médias