Politique

Immigration : Gérald Darmanin compte sur sa nouvelle loi pour empêcher un nouvel Arras

Le projet de loi immigration de Gérald Darmanin sera examiné dès lundi 23 octobre à l’Assemblée nationale. Dans une interview au JDD dimanche 22 octobre, le ministre de l’Intérieur déclare ne pas vouloir perdre de temps pour éviter un nouveau drame.

Presque dix jours après l’attaque au couteau perpétrée par jeune homme fiché S à Arras, faisant un mort et trois blessés, et une semaine après l’attaque terroriste à Bruxelles qui a fait deux morts, Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, a pris la parole dimanche 22 octobre dans le JDD, alors que son projet de loi immigration sera discuté dès lundi à l’Assemble nationale. Un projet de loi prévu depuis quelque temps déjà mais qui a vu son planning être accéléré après l’attentat à Arras.

Gérald Darmanin porte avec ferveur ce texte qui, selon lui, devrait éviter un nouveau drame comme à Arras ou encore l’attentat sur Samuel Paty dans les Yvelines il y a trois ans. "Au lendemain de l’assassinat de Samuel Paty, j’avais annoncé 231 éloignements d’étrangers fichés. Non seulement, nous avons tenu mon engagement, mais on a expulsé en tout plus de 400 personnes radicalisées ! Pour arriver à ce résultat, nous avons retiré des titres de séjour à certains qui, devenus irréguliers, ont donc pu être éloignés", explique-t-il au JDD.

"Il y a des personnes contre lesquelles je ne peux même pas prononcer un arrêté de reconduite à la frontière"

Mais pour aller plus loin, la loi doit évoluer afin de faciliter les expulsions, estime-t-il. "Il y a en effet des personnes contre lesquelles je ne peux même pas prononcer un arrêté de reconduite à la frontière en raison des 'réserves d’ordre public' imaginées dans les années 2000. C’est, par exemple, quelqu’un qui est arrivé avant 13 ans, ou qui est marié à un Français, qui a des enfants", précise le ministre de l’Intérieur. C’était notamment le cas de l’assaillant d’Arras, arrivé en France avant ses 13 ans.

Si cette nouvelle loi est adoptée, il sera dorénavant plus facile d’expulser des individus avec le même profil que celui de l’attaque d’Arras. "Aujourd’hui, on ne peut faire sans ces réserves d’ordre public que si la personne menace les intérêts fondamentaux de l’État. Or, il nous faut la même mesure pour les gens qui troublent l’ordre public : violence contre les femmes, cambriolages, trafiquants de drogues. Avec cette future loi, le fait de frapper sa mère, comme l’assaillant d’Arras, permettra de mettre en œuvre l’éloignement", espère Gérald Darmanin.

publié le 22 octobre à 10h04, Romain Strozza, 6Medias

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