Politique

Immigration : en pleine crise politique, Élisabeth Borne accuse Mathilde Panot de vouloir semer le "chaos"

La Première ministre et la cheffe de file des députés de La France insoumise ont eu un échange musclé mardi 12 décembre, au lendemain du vote à l’Assemblée de la motion de rejet contre le projet de loi immigration, relaie LCP.

Une véritable passe d’armes. "La démocratie, c'est nous ! Sans 49.3, vous n'êtes rien", a pratiquement hurlé Mathilde Panot, au micro de l’Assemblée nationale, mardi 12 décembre. Elle s’adressait directement à la Première ministre Élisabeth Borne, selon des images diffusées en direct par LCP lors des questions au gouvernement. La cheffe de file des députés LFI revenait là sur le vote en faveur de la motion de rejet, contre le projet de loi immigration de Gérald Darmanin, Darmanin, qui s’est tenu lundi dans l’hémicycle, obligeant le gouvernement à revoir sa copie. Élisabeth Borne n’a guère apprécié les invectives de la députée LFI et lui a répondu, hors d’elle, l’accusant de ne vouloir que "le chaos".

La Première ministre a par ailleurs pointé du doigt la position contradictoire de La France insoumise, qui a voté comme le Rassemblement nationale lundi. "Vous avez fait le choix délibéré de la compromission avec l'extrême droite", a déclaré Élisabeth Borne, dénonçant plus largement une "union sacrée entre la Nupes et l'extrême droite". Et d’asséner en retour que le gouvernement ne renoncera aucunement à ses plans.

Emmanuel Macron renvoie Gérald Darmanin et Élisabeth Borne au charbon

Comme le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin lundi, Élisabeth Borne a regretté que les oppositions politiques refusent "les débats" sur un sujet aussi important pour les Français. Face à Boris Vallaud, patron des députés PS, la cheffe du gouvernement a également vivement regretté : "Vous avez fait le choix de l’irresponsabilité."

Lundi, le ministre de l’Intérieur a présenté sa démission à Emmanuel Macron. Ce dernier l’a refusée, et lui a demandé, à lui ainsi qu’à Élisabeth Borne, de lui apporter des solutions pour lever les points de "blocage" et aboutir à un texte de loi "efficace". Pour l’heure, le gouvernement a choisi de ne pas retirer sa proposition de loi sur l’immigration. Elle sera donc examinée en commission mixte partitaire, composée de sénateurs et de députés chargés de trouver un consensus.

publié le 12 décembre à 16h49, Maeliss Innocenti, 6Medias

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