Île-de-France : Valérie Pécresse veut un Smic régional de "9 % de plus" que dans le reste du pays

Dans une interview accordée à 20 Minutes, la présidente du conseil régional d'Île-de-France dit vouloir décentraliser la région et dévoile une série de propositions qui seront soumises au vote des conseillers régionaux le 20 septembre.

Les Franciliens vont-ils gagner plus, juste parce qu'ils habitent… en Île-de-France ? C'est une des propositions faites par la présidente de région, au cours d'une interview accordée en exclusivité à 20 Minutes. Valérie Pécresse a en effet dévoilé une série de mesures pour établir un "choc de décentralisation", dont une mesure phare : l'augmentation du Smic dans la région. Mais alors pourquoi un Smic régional ? La présidente du conseil régional d'Île-de-France estime que le coût de la vie est supérieur de 9 % "au reste de l'Hexagone". "Nous avons un Smic qui n'offre pas le même reste à vivre", estime-t-elle.

L'ancienne candidate Les Républicains à la présidentielle met en parallèle le coût de la vie pour un habitant de Créteil et celui d’un habitant de Limoges : "Un salarié rémunéré au Smic qui loue un studio à Créteil, ça lui coûte 51 % de son revenu, alors que ça lui coûterait 25 % à Limoges." Un problème qui pousse ceux qui ont le moins d'argent à quitter la région, selon elle. Mais quelle serait donc l'augmentation souhaitée ? "Je vous ai donné un indice : le coût de la vie, c’est 8,8 % de plus en Île-de-France. Si on voulait la parité de pouvoir d’achat dans toutes les régions, le Smic devrait être à 9 % ou à 8,8 % de plus en Île-de-France", met en avant la présidente de région auprès de 20 Minutes.

Les métiers en tension

Est-ce faisable ? Et n'y a-t-il pas de risques que les régions soient mises en concurrence avec de telles mesures ? Non, d'après Valérie Pécresse, qui veut un Smic régional qui "soit plus élevé en Île-de-France". "L’État peut très bien décider de ne donner cette option qu’aux régions qui vont augmenter le Smic", ajoute la présidente de région. Mais augmenter le Smic pourrait aussi attirer de nouveaux salariés, alors que l'Île-de-France est déjà une région chargée. Plutôt bénéfique, note Valérie Pécresse, qui estime qu'"on est en tension sur tous les métiers".

C'est une proposition parmi les quarante suggérées par le conseil régional qui veut soumettre à l'État cette envie d'acquérir une part d'autonomie. Dans l'opposition, les critiques ont déjà fusé, Valérie Pécresse étant accusée de favoriser une "balkanisation de la République", d'être une "baronne régionale" ou de faire "un coup politique". Valérie Pécresse se défend et dit vouloir "investir plus dans l'hôpital", chose qu'elle ne peut pas faire, car elle ne préside pas l'AP-HP.

Elle veut aussi des droits étendus dans le domaine de l'environnement. Toutes ces propositions seront soumises au vote du conseil régional ce mercredi 20 septembre. Puis au Gouvernement, qui les acceptera, ou non.