"Il ne peut y avoir de démocratie sans État de droit" : Bruno Retailleau rétropédale après sa sortie critiquée
© Blondet Eliot/ABACA
Alors qu'il avait estimé dimanche 29 septembre dans Le Journal du dimanche que "l’État de droit, ça n’est pas intangible ni sacré", le ministre de l'Intérieur est revenu sur ses propos mardi 1er octobre, en publiant un communiqué.
Des propos qui ont fait bondir une large partie de l'opposition. Bruno Retailleau est au cœur d'une polémique après avoir affirmé, dimanche 29 septembre dans Le Journal du dimanche que "l’État de droit, ça n’est pas intangible ni sacré". Face à la vague de réactions que sa sortie a suscité, le nouveau ministre de l'Intérieur a rectifié le tir en publiant un communiqué, mardi 1er octobre. "Le sujet de la protection et de la sécurité des Français est trop sérieux et trop grave pour être instrumentalisé par de faux débats. Aujourd'hui, le droit ne protège pas suffisamment les Français", a réagi le locataire de la place Beauvau.
Avant de revenir sur ses propos tenus auprès de nos confrères : "Bien sûr qu'il ne peut y avoir de démocratie sans État de droit, sans que la puissance publique ne respecte le droit et les libertés. C'est là le fondement de notre République". "Lorsque les textes en vigueur ne garantissent plus tous les droits - à commencer par le premier d'entre eux, le droit d'être protégé -, ils doivent évoluer, dans le plein respect des institutions de notre République", a martelé Bruno Retailleau dans son communiqué, qui intervient quelques heures avant le discours de politique générale de Michel Barnier à l'Assemblée nationale.
Une sortie critiquée par la gauche et le camp présidentiel
La sortie de Bruno Retailleau avait provoqué une levée de boucliers de certains opposants de gauche mais aussi du camp présidentiel. "La démocratie est tout à la fois souveraineté populaire et État de droit, ne serait-ce que parce qu’être majoritaire ne donne pas le droit d’écraser les minorités", a asséné sur X le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure. "Lorsque la situation est tendue, lorsqu’il y a des crises, il ne faut surtout pas remettre en cause l’État de droit. C’est ce qui protège notre démocratie", a de son côté estimé la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, sur France 2.
Michel Barnier a rappelé mardi 1er octobre en Conseil des ministres "son attachement intangible à l’État de droit", dont le non-respect est une "ligne rouge" pour le Premier ministre, a rapporté la porte-parole du gouvernement Maud Brégeon. "Il est inenvisageable de remettre en cause (l’État de droit) ne serait-ce que d'un centimètre", a-t-elle dit. "C'est le cadre (que Michel Barnier) a fixé et qu'il continuera à fixer pour l'ensemble du gouvernement", a ajouté Maud Brégeon.
publié le 1 octobre à 12h28, Quentin Marchal, 6Medias