Il n’y a jamais eu autant de sanctions prononcées à l’Assemblée nationale
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Depuis le premier mandat d’Emmanuel Macron, on voit de plus en plus de députés sanctionnés pour leur comportement à l’Assemblée nationale. L’année 2023 est un record, selon BFMTV.
Mardi 28 mai, Sébastien Delogu a brandi un drapeau de la Palestine à l’Assemblée nationale. Cet acte, interdit par le règlement, a provoqué des cris des députés et a poussé Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale, à prononcer une suspension de séance et une sanction contre le député LFI : la censure avec exclusion de quinze jours, la plus lourde prévue par l’Assemblée nationale.
Ce cas est loin d’être isolé, en partie depuis 2017. Selon nos confrères de BFMTV, il n’y a jamais eu autant de sanctions prononcées contre les députés sur toute la Ve République que depuis l’accession au pouvoir d’Emmanuel Macron.
Un record en 2023
De 1958 à 2017, il y a eu 69 sanctions prises, contre 50 entre 2017 et 2024. L’année 2023 est celle où le plus de sanctions ont été prononcées, notamment à cause du calendrier parlementaire. La réforme des retraites et la loi asile immigration avaient provoqué beaucoup de tumulte sur les bancs de l’Assemblée.
Les sanctions sont également de plus en plus sévères, passant de simples rappels à l’ordre au début de la Ve République à des mesures d’exclusion temporaire et à des censures plus fréquentes ces dernières années. Les députés de ce qu’était la Nupes, et principalement les insoumis, sont particulièrement visés par ces sanctions, ce qui peut s’expliquer par leur tendance à ne pas respecter les règles de l’Hémicycle. On peut se souvenir de l’"affaire des pancartes" lors des débats sur la réforme des retraites, ou 68 rappels à l’ordre ont été prononcés.
La sévérité de la présidente de l’Assemblée nationale est pointée du doigt. Certaines réflexions sexistes mettent en avant le fait que Yaël Braun-Pivet est la première femme à siéger au perchoir. De son côté, elle expliquait à France Inter en 2023 être gardienne de l’ordre dans l’Hémicycle et être sévère à la demande des Français : "Je ne dois pas tolérer le bazar que l’on voit, parce que les Français m’en parlent matin, midi et soir, quand je suis dans la rue. Moi, depuis le début, je suis intransigeante."
publié le 31 mai à 15h44, Philippine Rouviere Flamand, 6Medias