Orange avec AFP-Services, publié le samedi 16 novembre 2019 à 09h25
La Bretonne avait été l'un des visages de l'émergence de la "vague jaune" à l'automne 2018. Un an plus tard, elle déplore l'action d'autres figures du mouvement, qui l'ont "transformé en haine incroyable", évoquant les "menaces de mort" dont elle dit avoir été la cible.
Pour elle, la mobilisation des "gilets jaunes" est passée "de l'adhésion totale à la détestation totale".
Dans un entretien diffusé sur Franceinfo ce samedi 16 novembre, Jacline Mouraud évoque une situation "pervertie", accueillant avec scepticisme les actions de "l'acte 53" des "gilets jaunes" prévu ce samedi."On est dans une situation où les Français en ont ras-le-bol", estime t-elle, déplorant un mouvement "perverti" par la haine.
"Ce n'est plus une fracture, c'est un gouffre!"
La figure des gilets jaunes se dit "toujours fidèle au canal historique" du 17 novembre 2018, jour de l'acte Premier du mouvement, sans "violence ni radicalité". "Un an plus tard, ce sont toujours les mêmes qui organisent la radicalité et on les laisse faire!" dénonce t-elle.
"Nous sommes en train de mourir de notre fiscalité"
Jacline Mouraud dresse un constat mitigé un an après les premières actions. "Que la France ait changé, c'est certain. Ce n'est plus une fracture, c'est un gouffre !", se lamente t-elle, estimant que les mesures d'urgence prises par le gouvernement ne pouvaient constituer une réponse pertinente. "C'est pas en sortant un chéquier qu'on va régler les problèmes de la France. C'est le système qu'il faut revoir entièrement", ajoute t-elle, en référence aux 17 milliards d'euros dégagés par l'Etat pour tenter de calmer la colère.
Projetée il y a un an sur les devants de la scène "gilet jaune" après une vidéo dénonçant la "traque des automobilistes", Jacline Mouraud demande une réforme fiscale, qui selon elle devait passer en premier. "Pour l'instant, nous sommes en train de mourir de notre fiscalité. La priorité n'était pas la réforme des retraites, mais une réforme fiscale de grande ampleur", conclut la Bretonne, qui a admis songer à la présidentielle de 2022. "Je veux prouver aux gens qu'on peut partir de la forêt de Brocéliande et aller le plus haut possible", dit-elle par ailleurs, en s'imaginant déjà la "candidate des territoires et du terroir" si elle obtient les 500 parrainages de maires.