Finances publiques : Emmanuel Macron sermonne une nouvelle fois le gouvernement
© Tschaen Eric/Pool/ABACA - Le président français, Emmanuel Macron, le 4 avril 2024 à l'Elysée.
Le chef de l’État a reproché à ses ministres de se "prend(re) des leçons de sérieux budgétaire", selon une information du Figaro. Il a aussi écarté l’hypothèse d’un projet de loi de finances rectificative, en dépit des critiques émises par les oppositions.
Emmanuel Macron enchaîne les recadrages. Alors que les comptes publics se dégradent, le chef de l’État a une nouvelle fois pris à partie le gouvernement, lundi 8 avril, selon une information révélée par Le Figaro. Présent à l’occasion d’une réunion au cours de laquelle participent plusieurs ténors de la majorité, le président de la République a reproché aux ministres de "se prend(re) des leçons de sérieux budgétaire (...) par des gens qui n’ont pas voulu voter l’année dernière la réforme des retraites.", comme l’a rapporté un participant au quotidien.
"Si on commence à péter la confiance, c’est fini. Il n’y a rien de plus dur à gagner", a poursuivi le locataire de l’Élysée. Cette intervention intervient dans un contexte financier dégradé pour l’État. Selon des chiffres communiqués par l’Insee, le déficit public a atteint 5,5 % du Produit intérieur brut (PIB) en 2023. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a annoncé des prévisions de croissance en baisse pour l’année en cours, de l’ordre de 1 % au lieu des 1,4 % escomptés.
Une motion de censure déposée par LR ?
Cette situation a poussé l’exécutif à proposer un plan d’économies de 10 milliards dès 2024. "Au moins 20 milliards" d’euros seront également ponctionnés en 2025, comme l’a expliqué le patron de Bercy. Pour ce faire, l’exécutif veut passer par la voie réglementaire, au grand dam des oppositions. De la gauche à la droite, des députés ont réclamé l’examen d’un projet de loi de finances rectificative afin de débattre de ces économies.
Une hypothèse balayée par Emmanuel Macron, lundi. "Je ne m’en vois pas l’intérêt, a-t-il asséné. Nous n’avons pas un problème de dépenses excessives mais un problème de moindres recettes". Le gouvernement reste cerné par la menace d’une motion de censure. Le patron du parti Les Républicains, Éric Ciotti, l’a clairement énoncé dans Le Parisien. "Nous la voterons", a également fait savoir le député RN Jean-Philippe Tanguy sur BFMTV.
publié le 8 avril à 18h00, Antoine Grotteria, 6Medias