Fidèle soutien d’Emmanuel Macron, l’écologiste Daniel Cohn-Bendit rompt avec le chef de l’État
© Feuray Vincent/ABACA - L'ancien enrodéputé, Daniel Cohn-Bendit (à gauche), et l'ancien candidat à l'élection présidentielle, Emmanuel Macron, en 2017.
Appui du Président depuis 2017, l’ancien eurodéputé écologiste Daniel Cohn-Bendit a annoncé dans Le Monde qu’il renonçait à le soutenir en vue des élections européennes de 2024. L’ancien leader de Mai-68 a notamment déploré un abandon du « en même temps », prôné par Emmanuel Macron.
Il fut l’un des transferts politiques de gauche les plus prestigieux pour Emmanuel Macron, avant son arrivée au pouvoir, en 2017. Aujourd’hui, Dany Le Rouge rompt avec le chef de l’État. L’ancien eurodéputé écologiste Daniel Cohn-Bendit a ainsi annoncé au Monde, dimanche 10 décembre, qu’il cessait d’appuyer le président de la République. "Le signifiant de la politique d’Emmanuel Macron était peut-être un mirage", a tonné l’ancien leader de Mai-68, qui n’exerce aucune activité politique depuis 2014.
L’écologiste de 68 ans s’était positionné en faveur du locataire de l’Élysée, en 2017, avant sa première élection, saluant son approche "et de gauche et droite". Six ans plus tard, Daniel Cohn-Bendit a fustigé une politique du "vieux monde", qui installe le "centre-droit au pouvoir". Pour expliquer cette apostasie, « Danny Le Rouge » a notamment expliqué regretter la réforme des retraites ou encore le mouvement des gilets jaunes. Selon lui, ces événements démontrent "l’incompétence sociale d’Emmanuel Macron".
Ralliement à Raphaël Glucksmann
Dans son réquisitoire contre la ligne choisie par l’exécutif, l’écologiste est également revenu sur le projet de loi immigration, débattu ce lundi à l’Assemblée nationale. Il a ciblé une personne : Gérald Darmanin. D’après lui, le ministre de l’Intérieur a choisi de faire glisser la réforme vers la "droite", partant du postulat que "la France est à droite". Une stratégie perdante, à ses yeux.
Désormais plus aligné avec Emmanuel Macron, Daniel Cohn-Bendit a remis la barre à gauche. L’horizon reste les élections européennes, en juin prochain, lors desquelles les écologistes obtiennent traditionnellement des bons résultats. Pour l’ancien élu, l’eurodéputé Raphaël Glucksmann représente l’homme autour duquel les écologistes, le Parti socialiste et le Parti radical de gauche doivent se réunir. Réponse dans quelques mois.
publié le 11 décembre à 16h10, Antoine Grotteria, 6Medias