Politique

Européennes : Valérie Hayer "lâchée" par son camp ?

Les adversaires de Valérie Hayer, tête de liste de la majorité aux élections européennes, se succèdent dans les médias pour dire ô combien l'exécutif invisibilise sa candidature pour mettre en avant l'action du gouvernement.

Alors que les élections européennes approchent à grands pas, le scrutin étant prévu dans moins d'un mois, tous les coups sont permis dans l'opposition pour mettre à mal la candidature de Valérie Hayer, tête de liste de la majorité présidentielle. L'eurodéputé RN Thierry Mariani s'est exprimé à ce sujet sur LCI lundi 13 mai au matin : "On voit que Madame Hayer est quasiment lâchée par son camp puisqu'on envoie désormais Monsieur Attal", a-t-il déclaré, faisant référence au débat entre Jordan Bardella et Gabriel Attal le 23 mai prochain.

Selon Thierry Mariani, tout est une question de confiance. "Marine Le Pen fait confiance à Jordan Bardella. On n'est pas dans une situation où cette campagne ressemble au radeau de la méduse", a-t-il ainsi dit pour expliquer le fait que Marine Le Pen refuse de débattre avec Emmanuel Macron avant le scrutin européen. "Macron ne croit même plus assez en Monsieur Attal pour défendre la liste de Madame Hayer puisqu'il veut débattre lui-même", a-t-il ajouté.

"Panique à bord dans le camp présidentiel" ?

Même son de cloche pour Laurent Jacobelli, député RN de la 8e circonscription de Moselle, qui a constaté un manque de confiance dans les rangs de la majorité. "On a un peu l'impression que c'est panique à bord dans le camp présidentiel. Personne n'a confiance en Madame Hayer qui est la tête de liste Renaissance aux élections européennes", a-t-il déclaré sur CNews lundi matin.

De l'autre côté de l'échiquier politique, à l'extrême gauche et à gauche, les mêmes défauts sont pointés du doigt dans la campagne de Valérie Hayer. "C'est un peu sauve-qui-peut pour les Macronistes", a ironisé Manon Aubry, tête de liste LFI, lundi matin sur le plateau de La Grande interview Europe 1-CNews. Et d'ajouter : "Gabriel Attal qui saute dans le bain pour débattre avec Jordan Bardella, maintenant c'est Emmanuel Macron, je pense qu'ils essayent de se sauver comme ils peuvent."

De son côté, la tête de liste socialiste Raphaël Glucksmann a regretté sur France 3, dimanche 12 mai, que Valérie Hayer "soit invisibilisée et remplacée par le Premier ministre qui n'est pas candidat".

À droite, on s'exprime un peu moins sur la stratégie électorale de Valérie Hayer ces derniers jours. Mais, dès fin avril, Éric Ciotti avait réclamé que l'on décompte le discours d'Emmanuel Macron à la Sorbonne du temps de parole accordé à la liste de la majorité, puisque, selon lui, cela constituait "une opération de propagande électorale au soutien d’une liste". Le patron des Républicains avait d'ailleurs obtenu gain de cause auprès de l'Arcom.

publié le 13 mai à 11h46, Maeliss Innocenti, 6Medias

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