Politique

Européennes, guerre en Ukraine, Gaza... Emmanuel Macron passe en revue les dossiers chauds

Après les cérémonies pour les 80 ans du Débarquement en Normandie mercredi 6 juin, Emmanuel Macron s'est exprimé en direct aux JT de 20 heures de TF1 et France 2. L’occasion d’évoquer la guerre en Ukraine, le conflit au Proche-Orient et les élections européennes du dimanche 9 juin.

Pour les 80 ans du Débarquement, Emmanuel Macron se trouve en Normandie, mercredi 6 juin. Pendant son discours lors de la cérémonie internationale, il a notamment déclaré "Nous sommes tous les enfants du Débarquement". Il a aussi rendu hommage au peuple ukrainien représenté en Normandie par Volodymyr Zelensky et Olena Zelenska. "Merci au peuple ukrainien, à sa bravoure, à sa soif de liberté (…) nous sommes là et nous ne faiblirons pas", a-t-il aussi ajouté. La guerre en Ukraine était l’un des thèmes que le chef de l’État a abordés pendant son interview aux JT du 20 heures de TF1 et de France 2.

Emmanuel Macron a ainsi rappelé que "nous ne voulons pas l’escalade de la guerre" et que la France "n’est pas en guerre avec la Russie". Il a aussi annoncé que dès vendredi 7 juin, des avions Mirage 2000-5 vont être cédés à l’Ukraine pour "protéger son sol" et "défendre son espace aérien". Il sera proposé à Volodomyr Zelensky que des pilotes ukrainiens soient formés en France "dès cet été" et que "d’ici la fin de l’année, ils peuvent avoir pilotes et des avions". L’autre souhait de la France est "de former une brigade" ukrainienne. La France va ainsi proposer la formation de 4 500 soldats ukrainiens. Cette formation servira à "les équiper, les entraîner, leur fournir des munitions, des armes qui leur permettront de défendre leur sol".

Quid des instructeurs militaires français en Ukraine ?

Les journalistes Anne-Sophie Lapix et Gilles Bouleau ont tenté d’avoir une réponse du chef de l’État sur le potentiel envoi d’instructeurs français en Ukraine. Emmanuel Macron a éludé la question en expliquant "qu’aller former quelqu’un dans la zone Ouest, qui est une zone libre en Ukraine, ce n’est pas un facteur d’escalade" dans la guerre contre la Russie. Cependant, le chef de l’État a également déclaré que "nous sommes aux côtés des ukrainiens pour qu’ils se défendent, mais pas pour l’escalade". Et d’ajouter : "On veut la paix."

Emmanuel Macron a également confirmé qu’un de nos compatriotes a été arrêté en Russie. "Il travaille pour une ONG Suisse", qui a été fondée par Kofi Annan, l’ancien secrétaire général des Nations unies. Le chef de l’État a précisé que le Français emprisonné en Russie "recevra toutes les protections consulaires qui conviennent dans un tel cas".

Emmanuel Macron renouvelle son appel à un cessez-le-feu à Gaza

Interrogé sur le conflit entre Israël et le Hamas, Emmanuel Macron a réitéré son appel à un cessez-le-feu. "Nous soutenons très fortement cette initiative [d’un cessez-le-feu] et nous l’appelons de nos vœux depuis le mois d’octobre", a-t-il ainsi déclaré. "Chaque jour qui passe accroit le drame humanitaire et accroit l’impossibilité de la discussion politique indispensable", a aussi analysé le chef de l’État. Il a aussi reconnu qu’il n’a pas de nouvelles des deux ressortissants français qui sont détenus par le Hamas. "Nous sommes légitimement inquiets", a déploré Emmanuel Macron face à cette situation. Sur la reconnaissance d’un État palestinien, il a répété que "ce n’est pas raisonnable de le faire maintenant" et qu’"il n’y a pas de tabou" sur ce sujet.

Pour Emmanuel Macron, "la France a toujours défendu deux états" et il a annoncé que "la France reconnaîtra l'État de Palestine quand ce sera un élément complet de la paix et de l'équilibre de la région". Il est également persuadé que la reconnaissance d’un état Palestinien "n’aura pas un effet de pression" pour mettre un terme au conflit. Sur les manifestations étudiantes en France pour soutenir Gaza, Emmanuel Macron a assuré qu’il "comprend que la jeunesse soit touchée", mais quand cette manifestation "se retourne pour devenir la justification d’actes antisémites (…) ça n’est plus la même chose".

Il met en garde contre une montée de l’extrême droite en Europe

En dernière partie d’interview, Emmanuel Macron a rappelé l’importance d’aller voter ce dimanche pour les élections européennes pour lutter contre l’abstention et l’extrême droite. "Ne pas aller voter, c’est laisser l’avenir de notre continent décidé par d’autres", a-t-il souligné.

Il a aussi indiqué que "si demain la France envoie une très grande délégation d’extrême droite, si d’autres grands pays le font, l’Europe peut se retrouver bloquée". Et d’illustrer ses propos : "C’est quoi une Europe où l’extrême droite sera forte ? S’il y a à nouveau, une pandémie, c’est une Europe qui ne vous protégera pas [...] Avec des gens qui fourniront aux populations de la chloroquine ou le vaccin Spoutnik."

publié le 6 juin à 21h45, Capucine Trollion, 6Medias

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