"En tant que femme, vous êtes jugée" : Élisabeth Borne dénonce le sexisme en politique
© Jumeau Alexis/ABACA - Élisabeth Borne, le 31 août 2024.
Dans son livre "Vingt mois à Matignon", qu'elle publie chez Flammarion, Élisabeth Borne revient sur ses années passées à la tête du gouvernement, déplorant le sexisme dont elle a parfois été victime. Pour TF1 lundi 21 octobre, l'ex-Première ministre commente quelques extraits, dont certains où elle évoque Emmanuel Macron.
Après Jean-Michel Blanquer et sa Citadelle, un autre cadre de la macronie profite de son départ du gouvernement pour se livrer sur ses années passées au sommet de l'État : Élisabeth Borne. L'ex-Première ministre publie Vingt mois à Matignon, dans lequel elle revient, comme l'indique le titre, sur ses années à la tête de l'exécutif. Un bilan tumultueux dont elle tire des leçons, comme le sexisme avec lequel on l'a parfois dépeinte. La désormais députée Ensemble ! a accepté de commenter ses propos sur TF1 ce lundi 21 octobre.
"Je lirai dans la presse qu'Emmanuel Macron préférait déjeuner avec Jean Castex"
À plusieurs reprises dans son livre, Élisabeth Borne fustige ce traitement médiatique, témoignage "du sexisme en politique en général", souligne-t-elle sur TF1 ce lundi. "Le bilan dont certains me créditent me sidère encore : j'ai 'tenu' plus longtemps qu'Édith Cresson !", écrit-elle par exemple, amère, dans un extrait dévoilé par Le Point mercredi 16 octobre. Quid d'Emmanuel Macron ? "Pendant mon séjour à Matignon, je lirai dans la presse qu'Emmanuel Macron préférait déjeuner avec Jean Castex plutôt qu'avec moi, car avec lui, au moins, il pouvait partager une copieuse côte de bœuf !", s'étonne par écrit l'ancienne locataire de Matignon.
Une anecdote sur laquelle Élisabeth Borne n'a pas souhaité s'étendre : "Vous savez toutes les rumeurs qui peuvent circuler, je pense que c'est absolument délétère en politique", a-t-elle encore expliqué sur le plateau de TF1, mettant cette histoire sur le compte du "jugement" constant que subissent les femmes en politique. "En tant que femme vous êtes jugée [...] sur votre tenue, votre look, votre façon de manger", a-t-elle pointé.
Un départ abrupt
En revanche, un autre extrait consacré à sa relation avec le président a retenu l'attention : le récit de sa démission. "C'est un Emmanuel Macron très souriant qui m'accueille et qui m'annonce qu'il a pris sa décision, il va changer de Premier ministre !", raconte Élisabeth Borne, qui se souvient que la veille encore, dimanche 7 janvier au soir, Emmanuel Macron n'avait pas "toujours pas pris sa décision". Si l'élue du Calvados n'émet aucune critique directe de cette attitude, Libération s'en est chargé, la qualifiant dans sa newsletter du 17 octobre de "toxique".
publié le 21 octobre à 17h50, Joanna Wadel, 6Medias