Politique

Emmanuel Macron peut-il être destitué ?

© Pool/ABACA - Emmanuel Macron, le 17 août 2024

La France insoumise a menacé d'engager une procédure de destitution contre Emmanuel Macron, accusé de ne pas "tenir compte du résultat politique" des élections législatives. Une idée dont s'est désolidarisé le Parti socialiste notamment.

Dans une tribune publiée dans La Tribune Dimanche, le dimanche 18 août, plusieurs personnalités de La France insoumise (LFI), dont Jean-Luc Mélenchon, Mathilde Panot, et Manuel Bompard, ont menacé d'engager une procédure de destitution à l'encontre d'Emmanuel Macron.

Alors que les élections législatives anticipées ont placé, début juillet, le Nouveau Front populaire, l'ensemble des partis de gauche, en tête avec 193 députés, la désignation d'un Premier ministre se fait toujours attendre après la démission du gouvernement Attal. LFI a ainsi accusé le président de la République d'organiser un "coup de force institutionnel contre la démocratie" et de ne pas "tenir compte du résultat politique".

Le PS se désolidarise

Les Insoumis s'appuient sur l'article 68 de la Constitution qui prévoit qu’un président de la République peut être destitué "en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat". Néanmoins, pour que cette destitution soit effective, LFI devra convaincre l'Assemblée nationale et le Sénat de se constituer en "Haute cour", avant de voter sur la destitution, à chaque fois à la majorité des deux tiers, a fait savoir le HuffPost.

Une procédure quasiment impossible à mettre en place, d'autant plus que le Parti socialiste s'est désolidarisé de ses collègues. Olivier Faure, Premier secrétaire du parti, a écrit sur le réseau social X : "Cette tribune n’est signée que par les dirigeants de LFI. Elle n’engage que leur mouvement. La réponse à une nomination d’un PM qui ne serait pas conforme à la tradition républicaine, est la censure." Le Parti communiste a également pris ses distances : "LFI choisit de se lancer dans la présidentielle dès maintenant. C'est leur choix".

publié le 19 août à 11h25, Guillaume Dosda, 6Medias

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