"Du recyclage d'élus LR" : le député RN Sébastien Chenu étrille les options envisagées par Michel Barnier pour son gouvernement
© Blondet Eliot/ABACA - Sébastien Chenu est député du Rassemblement national dans le Nord
Face aux tergiversations de Matignon, les partis sortent les griffes. Sur TF1 jeudi 19 septembre, le vice-président RN de l'Assemblée nationale, Sébastien Chenu, n'a pas mâché ses mots en commentant la liste de potentiels ministres de Michel Barnier ébruitée dans la presse.
La composition tardive et laborieuse du gouvernement de Michel Barnier commence à faire des vagues. D'autant qu'une liste de potentiels ministres présentée mardi à Emmanuel Macron circule dans la presse, avec les noms de Laurent Wauquiez, Annie Genevard, ou encore Bruno Retailleau, figures de la droite. "Visiblement, il ne souhaite faire que du recyclage d'élus LR", juge Sébastien Chenu, vice-président RN de l'Assemblée nationale, invité de TF1 ce jeudi 19 septembre.
Le député du Rassemblement national ne retient pas ses coups à l'égard du chef du gouvernement, attendu au tournant par les oppositions : "Le Premier ministre nous montre surtout qu'il est dépassé", dit-il. Et d'ajouter : "Un parti politique qui fait 5% à l'élection présidentielle ne peut pas occuper tous les postes de décision dans le pays", estime-t-il, rappelant le score de Valérie Pécresse à la présidentielle de 2022.
D'Attal à Darmanin, le camp présidentiel lance un avertissement
Après le report, mercredi 18 septembre, de son rendez-vous avec les élus Renaissance, la ligne du nouveau Premier ministre semble déjà susciter une levée de boucliers. Dans les rangs du camp présidentiel, beaucoup s'impatientent : "Nous ne disposons pas encore d'une visibilité claire sur la ligne politique" de Michel Barnier, a déploré Gabriel Attal dans un message à ses troupes mardi soir, cité par franceinfo.
"Ceux qui pensent qu'on ne pourrait pas censurer un Premier ministre qui a été nommé par le président de la République, parce qu'on appartient au camp du chef de l'État, on peut leur répondre que le mandat qui a été donné par Emmanuel Macron à Michel Barnier, c'est de rassembler", a abondé le député Renaissance Marc Ferracci. Gérald Darmanin, qui vise désormais le Quai d'Orsay, n'a pas hésité à afficher son profond désaccord avec la hausse des impôts évoquée par le Premier ministre. Et si le ministre de l'Intérieur démissionnaire est issu des bancs de la droite, ses relations avec Michel Barnier sont loin d'être au beau fixe, comme l'a souligné Le Parisien mercredi.
La menace d'une censure tempérera-t-elle les ambitions de la droite ? Selon franceinfo, Les Républicains se réserveraient jusqu'à un tiers des portefeuilles ministériels. Par ailleurs, Emmanuel Macron aurait déjà retoqué la liste de Michel Barnier.
publié le 19 septembre à 10h35, Joanna Wadel, 6Medias