Dissolution de l’Assemblée nationale : "Pari fou", "décision choc"… les médias étrangers interloqués
La décision prise par le chef de l’État Emmanuel Macron de dissoudre la chambre basse après les élections européennes a provoqué de nombreuses réactions dans les médias étrangers, notamment en Europe.
Une annonce et de nombreuses interrogations. Au lendemain de la dissolution de l’Assemblée nationale actée par le président de la République Emmanuel Macron, la presse étrangère a abondamment commenté, lundi 10 juin, cette décision survenue dans la foulée de la large victoire du Rassemblement aux élections européennes. Que ce soit en Europe ou aux États-Unis, la convocation de nouvelles élections législatives les 30 juin et 7 juillet est perçue comme un bouleversement du jeu politique français.
À commencer par l’Allemagne. Si le quotidien Die Welt estime que le locataire de l’Élysée "fait preuve de grandeur" en affrontant les "populistes de droite", son concurrent Der Spiegel note qu’il s’agit "d’une manœuvre risquée". Même observation au Royaume-Uni, dans le journal The Guardian, qui explique cette "décision choc" par la configuration politique actuelle. "Le président centriste risquait d’être confronté à des motions de censure répétées", commente le quotidien, en écho à la majorité relative des forces macronistes au Palais-Bourbon.
Une séquence remplie "d’inconnues"
En Espagne et en Italie, la presse juge que le résultat des élections législatives aura des répercussions sur l’avenir "de la France et de l’Europe", comme le relate El Pais. Seule certitude, l’incertitude, abonde le média italien La Repubblica. "La France entre dans une phase institutionnelle jusqu’alors inconnue et pleine d’inconnues", écrit le journal.
De l’autre côté de l’Atlantique, les médias américains évoquent un "lancement de dés". Selon le Washington Post, le scrutin mettra à l’épreuve le chef de l’État dans un "référendum" sur son gouvernement. Enfin, le New York Times résume la tonalité de la presse étrangère en écrivant qu’Emmanuel Macron provoque une nouvelle élection "pour voir si la France va enfin se réveiller".
publié le 10 juin à 12h25, Antoine Grotteria, 6Medias
