Politique

Dissolution de l'Assemblée nationale : Emmanuel Macron "ne veut pas" y avoir à nouveau recours avant 2027

© Blondet Eliot/ABACA - Emmanuel Macron sur les marches de l'Élysée, le 9 décembre 2024.

Selon des informations du Parisien provenant de plusieurs participants à la réunion de ce mardi 10 décembre à l'Élysée, Emmanuel Macron projette de nommer le nouveau Premier ministre sous "48 heures". En outre, le président de la République aurait fait part de sa volonté de ne pas redissoudre l’Assemblée nationale avant 2027.

L'annonce n'était pas prévue avant le Conseil des ministres, mercredi. On apprend désormais que la nomination du nouveau Premier ministre pourrait intervenir "dans les prochaines 48 heures", comme l'aurait déclaré Emmanuel Macron lors de la réunion organisée à l'Élysée avec les forces politiques du pays, rapporte Le Parisien.

Si rien n'est encore acté, le président de la République a fait savoir qu'aucune décision ne serait prise avant la présentation mercredi du projet de "loi spéciale", qui devrait permettre à l'État de lever l'impôt en l'absence de budget voté en janvier 2025. Peu tenté par l'idée d'une alternance politique après le renversement du gouvernement, et en l'absence de majorité parlementaire, Emmanuel Macron envisagerait de nommer une personnalité de son camp, afin de s'offrir plus de marge de manœuvre.

Le chef de l’Etat s’est engagé mardi devant les chefs de parti réunis à l’Élysée à nommer "dans les quarante-huit heures" un Premier ministre, qui discutera ensuite avec eux "du fond" avant de former un gouvernement, a déclaré son entourage auprès de l’Agence France-Presse.

"Personne à ce stade n’a jeté d’oukase sur le sujet de la non-censure" du futur exécutif, "donc ça ouvre effectivement les possibilités", a assuré un conseiller du chef de l’État, sans se prononcer quant au camp politique dont sera issu le prochain chef du gouvernement. Selon lui, le président a aussi constaté "une unanimité des forces politiques pour ne plus dépendre du Rassemblement national".

Emmanuel Macron "n'est plus en situation d'être l'arbitre des élégances"

Toutefois, les déclarations des représentants de gauche à la presse, juste avant de le rejoindre pour une réunion "programmatique" ce mardi 10 décembre, vont dans le sens opposé. Tous lui demandent de se mettre en retrait après ce rendez-vous, qui se déroule en l'absence du Rassemblement national et de La France insoumise.

"Nous souhaitons que ce débat ne puisse pas se prolonger sous ses auspices pour une raison simple, c'est qu'il n'est plus en situation aujourd'hui d'être l'arbitre des élégances", a souligné Olivier Faure sur le chemin de l'Élysée. Marine Tondelier, cheffe des Écologistes, est du même avis, souhaitant que la suite des discussions "se passe à l'Assemblée". François Ruffin a lancé le même appel depuis le Palais Bourbon, au micro de BFMTV.

Ludovic Mendes, député de l'aile gauche macroniste, a fait savoir auprès de franceinfo qu'il souhaitait également qu'Emmanuel Macron "sorte de l'équation" : "Ce n'est pas au président de définir la politique ou le pacte que nous allons mettre en place, car c'est un irritant pour une partie des Français", a-t-il réagi, persuadé de pouvoir conclure "un pacte gouvernemental sans le RN et LFI".

Pas de nouvelle dissolution de l'Assemblée avant 2027 ?

Lors de cette réunion avec les forces politiques, ce mardi 10 décembre, Emmanuel Macron a affiché sa “volonté de ne pas dissoudre l’Assemblée nationale jusqu’en 2027”, année de la fin de son mandat à la tête du pays, indique BFMTV. Il s’agit d’une “volonté du chef de l’État de ne pas dissoudre, et n’ont pas [d’]un engagement”, a confié l’entourage du président de la République au Monde.

Après les résultats des élections européennes, Emmanuel Macron a décidé, à la surprise générale, de dissoudre l’Assemblée nationale. Cette décision du chef de l’État a conduit à l’organisation d’élections législatives au début de l’été.

publié le 10 décembre à 15h57, Joanna Wadel, 6Medias

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