Politique

Dissolution de l'Assemblée : la gauche appelle au "front populaire", Jean-Luc Mélenchon lance un avertissement

Après l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale, diverses voix se sont élevées à gauche, évoquant une union, et réveillant le souvenir de la Nupes. Jean-Luc Mélenchon a d'ailleurs remis sur la table son "programme partagé".

Un cataclysme politique. Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale dimanche 9 juin, après les élections européennes qui ont largement donné le Rassemblement national de Jordan Bardella vainqueur. Si la droite d'Éric Ciotti et l'extrême droite de Marine Le Pen se sont réjouies de cette décision, la gauche a rapidement parlé d'union, faisant ressurgir le fantôme de la Nupes, mais avec davantage d'incertitudes qu'en 2022. "Macron prend le risque de donner les clés du pays à l’extrême droite. L’union des gauches et des écologistes est un devoir, un impératif", a déclaré la députée LFI de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain sur le réseau social X.

François Ruffin, qui a qualifié le chef de l'État de "pyromane de la République" et de "taré", ne voit qu'une solution pour battre le Rassemblement national le 30 juin et le 7 juillet, lors des nouvelles élections législatives : un front populaire. "Il n'y a pas de fatalité. La gauche, unie, sous la bannière du Front populaire peut gagner", a-t-il déclaré sur BFMTV après l'annonce d'Emmanuel Macron. Le député LFI de la Somme a aussi appelé Olivier Faure, Fabien Roussel, Marine Tondelier et Manuel Bompard à porter avec lui la bannière du front populaire.

Olivier Faure veut une "coalition à gauche"

"Il faut un rassemblement le plus large possible des forces progressistes. (…) Les Écologistes seront aussi disponibles que nécessaire", a répondu la secrétaire nationale d'EELV Marine Tondelier. Olivier Faure, le patron du PS, a aussi appelé à une "coalition à gauche", "indispensable pour battre l'extrême droite, créer un espoir et l'emporter en 2027". Ce lundi matin, sur Franceinfo, Olivier Faure a repris l'expression de "front populaire" de François Ruffin, laissant entendre qu'un pacte était en train de se dessiner. Reste à savoir si toutes les gauches se rassembleront derrière cette image. Fabien Roussel y adhère. Sur le réseau social X, le secrétaire national du PCF et député du Nord a appelé à "un front populaire pour une République sociale et écologique".

Si une très large partie de la gauche semble en effet vouloir aller dans le même sens, Jean-Luc Mélenchon, lui, n'entend pas refaire les mêmes erreurs. L'union, oui, mais "sur quelles bases" ? Pour l'ex-leader LFI, "un programme partagé" existe déjà et il y a urgence d'agir : "On a trois semaines devant nous ! Vous voulez qu'on recommence les palabres sans fin et qu'à la fin on termine avec des phrases qui ne veulent rien dire ?", a-t-il lancé, en direct depuis le rassemblement des Insoumis à Stalingrad, à Paris, dimanche soir. "Quoi qu'il arrive, il faut pouvoir continuer le combat !"

La Nupes de retour ?

Pour continuer le combat, les Insoumis comptent commencer à discuter avec les autres partis de gauche. Manuel Bompard a, en ce sens, lancé un appel à toutes les forces politiques de gauche afin de "travailler à l’unité et à la clarté pour battre le Rassemblement national et gouverner le pays".

Sur les réseaux sociaux, le coordinateur national LFI a indiqué que lui et Mathilde Panot avaient adressé une proposition de rencontre "aux formations politiques de la Nupes", remettant officiellement sur la table l'alliance des gauches qui a échoué en 2022. La rencontre doit se tenir ce lundi après-midi.

publié le 10 juin à 10h46, Maeliss Innocenti, 6Medias

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