Politique

"Des choses ubuesques" : des propos d'Emmanuel Macron sur une mesure de la gauche provoquent un tollé

En voulant critiquer le programme de la gauche sur le changement de sexe, Emmanuel Macron a tenu des propos jugés transphobes par une partie de la classe politique, lundi, lors d'un déplacement dans le Finistère.

Des propos qui ont choqué, et pas seulement à gauche. Emmanuel Macron était en déplacement dans le Finistère lundi 18 juin. Il est allé au contact des Français pour les enjoindre à aller voter sans avoir peur aux élections législatives. Sur l'île de Sein, le chef de l'État a aussi échangé avec des locaux sur les programmes du Rassemblement national et du Nouveau Front populaire. Il a notamment dénoncé les "choses ubuesques" proposées par la coalition de gauche, évoquant alors "le changement de sexe en mairie". Cette dernière phrase n'est pas passée.

Plusieurs personnalités des partis de gauche présents dans l'alliance du Nouveau Front populaire ont exprimé leur indignation face aux propos jugés transphobes du chef de l'État. "L'extrême droite n'a plus besoin de faire campagne. Macron fait le travail. En pleine offensive transphobe, c’est irresponsable et immonde", a notamment réagi Clémence Guetté, députée LFI sortante du Val-de-Marne, sur le réseau social X. "Macron se vautre dans la transphobie crasse", a dénoncé la sénatrice écologiste des Français de l'étranger, Mélanie Vogel. Jean-Luc Mélenchon s'est également exprimé sur les propos d'Emmanuel Macron, qu'il juge "indignes".

SOS Homophobie dénonce la transphobie des propos d'Emmanuel Macron

En disant cela, le président de la République semble avoir heurté au sein de son propre camp. Clément Beaune, ex-ministre délégué aux Transports, a tenu à apporter son soutien aux personnes trans. "Nous devons rejeter toute stigmatisation dans le discours politique et faire avancer les droits", a-t-il réagi sur les réseaux sociaux.

Les associations de lutte pour les droits des personnes LGBT ont aussi été choquées par les propos d'Emmanuel Macron. SOS Homophobie a accusé le chef de l'État de "convoquer la transphobie pour attaquer les programmes de ses opposants politiques".

Sentant que la polémique prenait de l'ampleur, l'Élysée a fait un communiqué pour défendre le "bilan de progrès" sociétal sous Emmanuel Macron, soulignant qu'il avait permis la "procréation médicalement assistée pour toutes" et le "choix de son nom de famille en mairie". Sur le "changement de sexe en mairie", l'Élysée répond que ce n'est pas un "projet de société" que défend le chef de l'État, "au regard de la complexité de toutes les questions que cela soulève chez les personnes concernées qu'il faut accompagner quand elles décident d'entrer dans une telle démarche".

publié le 19 juin à 14h20, Maeliss Innocenti, 6Medias

Liens commerciaux