Politique

"Délaisser Jupiter comme Robespierre" : la lourde charge de Raphaël Glucksmann contre Jean-Luc Mélenchon

© Coust Laurent/ABACA - Raphaël Glucksmann le 5 juillet, pendant la campagne du NFP.

Interrogé par Le Point mardi 20 août, Raphaël Glucksmann s'en prend frontalement aux Insoumis et à leur leader. L'eurodéputé reproche au Nouveau Front populaire de s'être perdu dans la voie tracée par Jean-Luc Mélenchon et de "vivre dans l'angoisse de ses admonestations".

Dans un entretien au Point paru mardi 20 août, Raphaël Glucksmann lâche ses coups sur Jean-Luc Mélenchon. Le fondateur de Place publique avait obtenu un score relativement élevé aux dernières élections européennes, où la liste qu'il conduisait aux côtés des socialistes avait recueilli 13,83 % des voix. Depuis, l'alliance des partis de gauche, dont il est signataire, semble ne plus trouver grâce à ses yeux. Évoquant des "discussions opaques", il reproche aussi aux membres de la coalition d'avoir "suivi" Jean-Luc Mélenchon dans son refus d'amender le programme du NFP au lendemain des résultats.

"Je n'ai jamais cru à l'aplanissement magique des divergences extrêmement profondes que nous avons avec LFI, et j'ai dit dès le départ qu'il s'agissait à mes yeux d'une unité d'action électorale contre l'extrême droite", tranche-t-il. Jean-Luc Mélenchon est lui accusé de déjà préparer sa candidature à l'élection présidentielle de 2027. Surtout, estime-t-il, "ce qui est plus problématique, c'est la propension des autres dirigeants de gauche à servir eux aussi ses intérêts et ses ambitions, à s'aligner sur sa stratégie ou à vivre dans l'angoisse de ses admonestations."

"Rompre avec l'esthétique de la radicalité"

"Je veux rendre les sociaux-démocrates français fiers de leur histoire et de leurs principes. Je préférerai toujours être l'héritier de Blum et de Mendès que de Chavez", affirme-t-il encore, appelant "à faire reculer les murs du macronisme et du mélenchonisme" qui enclaveraient la gauche. Lançant d'ores et déjà la course à la présidentielle, l'eurodéputé plaide aussi pour que "la social-démocratie" triomphe en 2027 face à Emmanuel Macron et au "populisme de gauche".

Et Raphaël Glucksmann de conclure par une ultime comparaison entre le chef de l'État et le leader insoumis : "Il faut rompre avec l'esthétique de la radicalité, (…) en finir avec le mythe de la toute-puissance et délaisser Jupiter comme Robespierre. Et donc tourner la page Macron et Mélenchon."

publié le 20 août à 14h21, Emmanuel Davila, 6Medias

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