Déficit public : le plan du gouvernement taclé par le Haut conseil des finances publiques
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La stratégie présentée par le gouvernement pour redresser les finances publiques d’ici 2027 a été jugée peu crédible par l’organisme indépendant, rapporte BFMTV-RMC.
Manque de "crédibilité" et même de "cohérence"... Le Haut conseil des finances publiques (HCFP), un organisme indépendant rattaché à la Cour des comptes, n’a pas été tendre avec le gouvernement, ce mercredi 17 avril, rapportent nos confrères de BFMTV-RMC, après la proposition d’une nouvelle trajectoire pour réduire le déficit public. Alors que le déficit s’élève à 154 milliards d’euros en 2023, soit 5,5% du PIB, et qu'il devrait atteindre 5,1% en 2024, le gouvernement prévoit de descendre sous les 3% du PIB en 2027.
Mais un tel objectif est difficilement réalisable, selon le Haut conseil. Il "supposerait un ajustement structurel massif entre 2023 et 2027", pour descendre de 2,2 points en moins de quatre ans. Dans son programme de stabilité, que le gouvernement français a présenté en conseil des ministres ce mercredi, le déficit doit être réduit à 5,1% en 2024, 4,1% en 2025, 3,6% en 2026 et finalement 2,9% en 2027. Une prévision qui "manque de crédibilité", juge le HCFP, car un tel effort de réduction des dépenses n’a "jamais été réalisé par le passé".
Risque de sanctions financières
La France risque d’importantes sanctions financières si elle reste au-dessus du seuil des 3% du PIB, qui est l’un des critères fixés par le traité de Maastricht de 1992 : selon ce traité, ratifié par tous les États membres de l’Union européenne, le déficit public annuel ne peut dépasser 3% du PIB et la dette publique doit rester inférieure à 60% du PIB.
publié le 17 avril à 12h35, Adèle Delaunay, 6Medias