Déficit public : "L'objectif des 5,1% du PIB ne sera pas atteint pour 2024", estime Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes
© Lafargue Raphael/ABACA - Pierre Moscovici a été ministre de l'Économie et des Finances sous François Hollande.
Auditionné ce mercredi 18 septembre par la commission des Finances sur la question de la dette française, Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, s'est montré clair : il ne croit pas aux objectifs fixés par le gouvernement démissionnaire de revenir à 5,1% du PIB en 2024. Un point de vue notamment relayé par BFMTV.
Le sujet est au coeur de l'actualité. Tandis que la constitution du budget 2025 prend du retard, en l'absence de nouveau gouvernement, les inquiétudes se cristallisent autour du déficit public. Interrogé ce mercredi 18 septembre par la commission des Finances de l'Assemblée nationale, Pierre Moscovici, le premier président de la Cour des comptes, a fait part de prévisions sur le futur des finances françaises. "L'objectif de déficit pour l'année 2024", de revenir à 5,1% du PIB, "ne sera pas atteint", a-t-il estimé, repris par BFMTV et RMC, en tenant compte de l'objectif du gouvernement sortant.
Pierre Moscovici tempère les espérances de Bercy
En avril 2024, le voyant passait au rouge après l'annonce d'un déficit à 5,5% du PIB en 2023. La pente risque d'être dure à remonter, selon Pierre Moscovici, qui n'a jamais caché son pessimisme sur le remboursement de la dette publique.
Dans un entretien accordé à franceinfo, l'ex-ministre de l'Économie et des Finances disait déjà douter que l'objectif de Bruno Le Maire de repasser sous la barre des 3% en 2027 soit réalisable et pertinent. "Là si on part de 5,6% pour arriver à 3% en deux ans, il faudrait faire plus de 110 milliards d'euros de coupes [...] ça ralentit la croissance et ça nous oblige à faire encore plus d'économies parce que les recettes sont moins bonnes", avait-il expliqué. Et d'ajouter : "Il vaut mieux dire la vérité : on aura du mal à le faire avant 2029".
"Le budget pour 2025 sera sans doute le plus délicat"
Une situation qu'il juge ce mercredi "vraiment inquiétante", estimant que "le budget pour 2025 sera sans doute le plus délicat ou un des plus délicats de la Ve République". Ces déclarations s'alignent sur celles de Michel Barnier, qui plus tôt s'est exprimé auprès de l'Agence France-Presse, jugeant la situation budgétaire "très grave". Le Premier ministre a été sollicité par les députés Renaissance et la commission des Finances de l'Assemblée pour fournir de premiers éléments sur le budget 2025 et ses leviers pour réaliser des économies. Il a ainsi demandé "tous les éléments" sur la situation financière de la France, "pour en apprécier l’exacte réalité". Michel Barnier a d'ores et déjà esquissé une augmentation des impôts, qui ne manque pas de diviser.
publié le 18 septembre à 12h52, Joanna Wadel, 6Medias