Débat des législatives : cacophonie générale entre Jordan Bardella et Gabriel Attal, Olivier Faure fait la leçon
© Capture d'écran France 2 - Gabriel Attal, Jordan Bardella et Olivier Faure débattent avant le premier tour des élections législatives.
Le débat en vue des élections législatives entre les trois principales forces politiques françaises a viré rapidement à la cacophonie, jeudi 27 juin sur France 2. Jordan Bardella et Gabriel Attal se sont écharpés, malgré les rappels à l’ordre de la journaliste Caroline Roux.
Moment de télévision très tendu et brouhaha général, jeudi 27 juin, au soir. Un ultime débat, diffusé sur France 2, a opposé Gabriel Attal représentant la majorité présidentielle, Jordan Bardella pour le Rassemblement national (RN) et Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste (PS) venu représenter la coalition du Nouveau Front populaire et ce, en vue des élections législatives. Ils ont notamment été interrogés par Caroline Roux sur la manière dont leurs partis respectifs entendent résoudre les fractures qui divisent la société.
C’est Jordan Bardella qui a pris en premier la parole. “Nous devons rétablir l'autorité de l'État", a notamment tonné le président du RN. Par la suite, Gabriel Attal a évoqué la nécessité d’un "apaisement" et a directement attaqué son adversaire RN : "On ne peut pas se présenter comme l'homme de l'apaisement quand on présente une centaine de candidats pour lesquels on a trouvé des propos racistes, antisémites et homophobes..."
Des propos inaudibles
Ont alors suivi de vifs échanges entre les deux hommes alors que Gabriel Attal évoquait la nécessaire “exemplarité” des candidats au moment des élections. Il a cité, entre autres, les dizaines de candidats RN accusés d’avoir tenu des propos racistes, antisémites ou complotistes. Des propos quasiment inaudibles lors desquels Jordan Bardella a notamment qualifié son adversaire du jour de “premier menteur de France” et glissé : “Il est tendu Monsieur Attal ce soir…”. Lorsque le Premier ministre est revenu sur le tollé provoqué par le RN et ses propos sur les emplois "extrêmement sensibles" auxquels les Français binationaux n'auraient pas accès, Jordan Bardella a à nouveau élevé la voix : "Je n'ai jamais dit ça. Vous êtes un petit calomniateur !"
La cacophonie générale a perduré de longues minutes malgré plusieurs appels au calme de Caroline Roux, qui a tenté de donner la parole à Olivier Faure pour savoir comment la coalition qu’il représente compte rassembler les Français. “Vous comptez refaire un débat à deux ?”, s’enquiert-elle avant de déplorer : “Ça va être long…”
“Ce n’est pas un duel, c’est un duo”
Une fois le calme revenu, le Premier secrétaire du PS n’a pas manqué de faire la leçon à ses opposants : “Ce n'est pas un duel (Bardella-Attal), c'est un duo, entre un gouvernement et un épouvantail.” Rapidement coupé par les deux hommes, Olivier Faure a élevé la voix : “Essayez d’être respectueux avec les autres, ça vous changera un peu.” Il a également rappelé : “Dans un débat, on écoute les autres, c’est comme ça qu’on fera comprendre aux Français que les hommes et les femmes politiques de ce pays sont dignes de la confiance qu’ils nous accordent.”
Chef des armées, un "titre honorifique" pour le Président : passe d'armes entre les candidats
Olivier Faure a par ailleurs accusé Jordan Bardella de vouloir "faire le tri entre les Français", alors que le patron du RN affirmait ne pas vouloir remettre en cause la binationalité. Le patron du PS a persisté : "Vous fabriquez des Français de seconde zone !" Tout au long de cet ultime débat, les diverses propositions des partis candidats évoquées, du SMIC à l'immigration en passant par l'environnement et les droits des minorités, ont été l'occasion pour les trois représentants de s'envoyer petites phrases et piques cinglantes. "Quand vous êtes mis en difficulté, vous changez toujours de sujet !", a ainsi lancé le Premier ministre en direction de Jordan Bardella.
Gabriel Attal est même venu titiller Jordan Bardella sur les propos de Marine Le Pen, auprès du Télégramme, concernant le rôle "honorifique" de chef des armées du président de la République : "Elle ne respecte pas notre Constitution", a-t-il fustigé. Avant de se dire inquiet du "message très grave pour la sécurité des Français (envoyé) aux puissances mondiales". Il a été rejoint par Olivier Faure qui a dénoncé "l'état d'esprit putschiste de l'extrême droite". De son côté, Jordan Bardella a rappelé que le Premier ministre était celui qui "détermine le budget des armées" et que s'il devient Premier ministre alors "il n'y aura pas de soldat français envoyé sur le sol ukrainien".
publié le 27 juin à 21h10, Emma Allamand, 6Medias