Cris de singe, black face… Polémique raciste dans un lycée catholique, Nicole Belloubet réagit
© Lafargue Raphael/ABACA - Nicole Belloubet, ministre de l'Education nationale
Jeudi 7 mars, lors d’un carnaval organisé par un lycée catholique, trois élèves ont peint leur visage en noir, ce qu’on appelle le black face. La justice a été saisie et la ministre de l’Éducation nationale demande des sanctions.
En 2024, on pourrait penser que cette pratique n’existe plus, que ça ne ferait plus rire personne. Et pourtant, jeudi 7 mars, dans le lycée catholique privé Sainte-Céline de la Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne) à l’occasion d’un carnaval, trois collégiens se sont grimés en noir (ce que l’on appelle un black face), rapporte Libération.
"Ils étaient peints en noir avec des lances en bois et des longues robes", décrivent les autres élèves, témoins de la scène. Ils auraient même "imité des cris de singe". Cette pratique autrefois utilisée à but humoristique est aujourd’hui considérée comme du racisme. Cela remonte à l’époque de l’esclavage, notamment aux États-Unis, lorsque des personnes blanches se peignaient le visage en noir pour se moquer de leurs esclaves noirs.
Nicole Belloubet demande des sanctions
Cet événement qui en a choqué plus d’un, notamment élèves et parents qui se sont plaints à la direction, n’a pourtant pas été sanctionné par l’établissement. Il y aura malgré tout des conséquences. La ministre de l’Éducation nationale Nicole Belloubet a dénoncé cet "acte raciste" sur X. Elle a demandé des sanctions et a appelé "la rectrice de l’académie de Créteil de faire immédiatement toute la lumière sur cette affaire et de prendre, sans délai, toutes les mesures nécessaires." Un appel auquel l’académie de Créteil a répondu sur X qui a annoncé avoir "diligenté une enquête administrative (et) saisit aussi le procureur".
Le maire de la Ferté-sous-Jouarre réagit à la polémique
Ugo Pezzetta, Maire de la Ferté-sous-Jouarre, a répondu à ces accusations de racisme auprès de BFM Paris Île-de-France. Il révèle, après s’être entretenu avec les familles des élèves mis en cause, que l’établissement avait donné son accord. Les trois élèves auraient affirmé vouloir "combattre le racisme" par ce black face. Le maire explique que ces derniers sont "d’origines très différentes, à la fois pour certains du Maghreb, d’autres d’Afrique et d’autres de France" ajoutant qu’ils auraient "décidé de se déguiser, de caricaturer leur origine respective, mais évidemment d’échanger les blancs déguisés en Maassaï et ceux d’origine africaine caricaturés avec la baguette sous le bras et le béret".
publié le 14 mars à 11h13, Philippine Rouviere Flamand, 6Medias