Politique

Coup de tonnerre chez Les Républicains : Éric Ciotti exclu du parti !

© Blondet Eliot/ABACA

À l’issue d’un bureau politique au siège du parti, mercredi 12 juin dans l’après-midi, Les Républicains ont décidé d’exclure le président Éric Ciotti, après son rapprochement avec le Rassemblement national.

Les propos d’Éric Ciotti sur une alliance avec le Rassemblement national en vue des élections législatives anticipées ont provoqué un séisme chez Les Républicains. Après une réunion du bureau politique, mercredi 12 juin après-midi, le parti a pris la décision d’exclure son président de ses rangs, révèlent BFMTV et France Télévisions. La décision serait unanime, précise le média public.

Annie Genevard, la Secrétaire générale des Républicains, a annoncé ce jour à la sortie de la réunion : "Menant des négociations secrètes, sans concertation avec notre famille politique et ses militants, Éric Ciotti est en rupture totale avec les statuts et la ligne portée par LR. Il est exclu ce jour des Républicains". Elle a expliqué que "les Républicains présenteront aux Français des candidats dans la clarté et l'indépendance" pour les législatives anticipées. Annie Genevard devient par la même occasion la présidente par intérim du parti et François-Xavier Bellamy le vice-président exécutif du parti. La députée Michèle Tabarot "présidera ce jour la commission nationale d'investiture qui désignera les candidats pour les élections législatives", a ajouté Annie Genevard.

Laurent Wauquiez, président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a estimé de son côté : "Quand on fait de la politique, on ne répond pas par des petites ententes faites en catimini pour négocier des circonscriptions". Et d'ajouter : "On ne sort pas de cette crise avec des alliances d'arrière-boutique". Valérie Pécresse, présidente du Conseil régional d'Île-de-France, s'est exclamée : "Pas de place pour les traîtres". Xavier Bertrand a assuré que l'exclusion du parti LR concerne également "tous les candidats qui seraient soutenus ou investis par le Rassemblement national".

"Je suis et reste le président de notre formation politique", affirme Éric Ciotti

Éric Ciotti a publié un communiqué sur le réseau social X peu de temps après l'annonce de son exclusion du parti LR. Il a assuré qu'"aucune des décisions prises à cette réunion n’emporte de conséquence légale" et qu'"elle peut avoir des conséquences pénales". Plus encore, il a balayé la décision prise par le parti et a déclaré : "Je suis et reste le président de notre formation politique, élu par les adhérents !"

"Autour de 80" candidats LR soutenus par le RN aux législatives

Invité de "Face à l'Info" sur CNEWS dans la soirée, il a assumé son choix de passer un accord avec le RN en vue des élections législatives anticipées. "Je sais que j'ai la confiance des militants très majoritairement", a-t-il affirmé. "Il faut ouvrir un chemin nouveau, ma famille politique était tiraillée (...) et j'ai décidé de donner un coup de pied dans la fourmilière", a ajouté Éric Ciotti. Selon lui, lors des élections européennes, "les Français ne regardaient plus LR comme une force claire", et il estime qu'une alliance avec le RN est une "coalition où LR reste soi-même". "On m'en sera reconnaissant dans quelques années", a conclu Éric Ciotti. "Autour de 80" candidats LR seront soutenus par le RN aux prochaines législatives a-t-il également affirmé.

"Il n'y aura qu'un seul label LR" promet Gérard Larcher

François-Xavier Bellamy, invité sur LCI, est revenu sur l'exclusion du président du parti. "La clarté a été rétablie par la décision unanime pour dire que nous défendrons nos couleurs [...] Dans les parlementaires LR, il y a au total 2 députés qui ont fait le choix du ralliement. Tous les autres ont décidé de partir sous les couleurs de la droite", a expliqué la tête de liste aux Européennes.

Le Président du Sénat Gérard Larcher était lui sur le plateau du 20 heures de TF1, il a affirmé qu'Éric Ciotti "n'avait pas respecté les orientations politiques qui étaient arrêtées par le bureau politique de notre mouvement", il était donc logique, selon lui, de l'exclure des Républicains. "Il n’y aura qu’un seul label LR, donné par notre commission d’investiture" pour les élections législatives anticipées, a-t-il ajouté.

publié le 12 juin à 20h34, Ambre Deharo, 6Medias

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