Colère des agriculteurs : Gérald Darmanin entend "les laisser faire sans envoyer les CRS"
© Thierry Breton / Panoramic - Des Agriculteurs ont mis le feu à des pneus et des bottes de pailles devant la grille de la prefecture du Lot et Garonne, à Agen, mercredi 24 janvier
Malgré une colère grandissante et plusieurs dégradations dans certaines localités, lors des manifestations et blocages des agriculteurs ces derniers jours en France, le ministre de l'Intérieur a souligné dans le 20 heures de TF1, jeudi 25 janvier, qu'il y avait "une grande compassion à avoir" pour les professionnels du secteur.
Gérald Darmanin réagit au courroux des agriculteurs français, qui multiplient les blocages partout en France depuis une semaine désormais. Invité du 20 heures de TF1 jeudi 25 janvier, le ministre de l'Intérieur a partagé la "compassion" des Français face à leur désarroi et justifié l'absence d'interpellation malgré les infractions constatées ces derniers jours. "Est-ce qu'on doit les laisser faire sans qu'on envoie les CRS? Oui. En tant que ministre de l'Intérieur, à la demande du Président et du Premier ministre je les laisse faire", a-t-il affirmé.
"On ne répond pas à la souffrance en envoyant des CRS", a martelé le locataire de la place de Beauvau. Cette inaction des forces de l'ordre se justifie également par le comportement des agriculteurs lors des manifestations, selon l'homme politique. "Est-ce que les agriculteurs s’en prennent aux policiers et aux gendarmes, est-ce qu’ils s’en prennent et mettent le feu aux bâtiments publics ? Ce n’est pas le cas", a ainsi mis en avant Gérald Darmanin.
"Il n’y a pas deux poids deux mesures"
Interrogé sur un possible "deux poids deux mesures" comparé aux récentes manifestations de mouvements écologistes, le ministre de l'Intérieur a coupé court : "Il n’y a pas deux poids deux mesures. Les agriculteurs travaillent et lorsqu’ils ont envie de démontrer qu’ils ont des revendications, il faut les entendre". Le premier flic de France a toutefois "rappelé" une ligne rouge aux différentes préfectures concernées par la mobilisation des agriculteurs. "Si les bâtiments publics, les policiers et gendarmes, les agents de préfecture étaient pris à partie, évidemment nous interviendrons", a prévenu Gérald Darmanin.
Vendredi 26 janvier, de nombreux blocages et actions sont encore attendus sur l'ensemble du territoire. La FDSEA Île-de-France et les Jeunes agriculteurs d'Île-de-France prévoient notamment de bloquer les entrées et sorties de la ville, à partir de 14 heures, en attendant les annonces du gouvernement. Le trafic aux alentours d'autres métropoles comme Montpellier, Perpignan, Bordeaux ou encore Nice sera également fortement perturbé.
publié le 25 janvier à 22h10, Quentin Marchal, 6Medias