Politique

Chez Les Républicains, les sénateurs veulent faire tomber le jeune ténor Aurélien Pradié

Le député du Lot Aurélien Pradié fait siffler les oreilles des sénateurs LR qui ont voté un texte durci du projet de loi immigration. Il doit être examiné à l’Assemblée début décembre, mais l’élu ne veut pas suivre la ligne du parti, rapporte Le Figaro mardi 28 novembre.

Le projet de loi immigration est la cause de tous ces maux. Le texte, voté par les sénateurs dans une version nettement durcie, comme voulue par la droite après d'âpres débats, ne convient pas au député LR Aurélien Pradié, qui le juge trop mou. Alors que le projet de loi doit être examiné à l’Assemblée nationale le 11 décembre prochain, l’élu l’assure déjà dans les colonnes du Figaro, le 28 novembre : "En l’état, ce sera non pour ce qui me concerne."

Selon le Lotois, les représentants de son parti à la Chambre haute ne sont pas parvenus à imposer deux conditions. Il réclame une réforme de la Constitution, pour mieux contrôler la politique migratoire, mais aussi une suppression pure et simple de l’article 3, qui prévoit une régularisation des étrangers clandestins travaillant dans les métiers en tension. Lors des tractations au Sénat, les élus de droite étaient parvenus à la mise en place d’un article 4 bis pour le remplacer et surtout le durcir. "L’article a été remplacé par un autre qui dit qu’un clandestin pourra lui-même demander sa régularisation : c’est une ligne rouge et un nouveau droit opposable va être créé", a jugé Aurélien Pradié sur Franceinfo. De quoi hérisser les poils de ses collègues Républicains. "Il faudrait vous donner la peine de lire le texte : l’amendement du Sénat précise expressément que cette disposition strictement encadrée n’est qu’une possibilité laissée aux préfets, au cas par cas, et ne sera pas opposable à l’autorité administrative. L’exact inverse de vos propos", a tonné le sénateur Stéphane Le Rudulier dans un message sur X.

Déjà rétrogradé une fois

D’après Le Figaro, les sénateurs LR sont tellement remontés contre le député du Lot que certains menacent de ne plus payer leur cotisation mensuelle, voire de quitter le parti. "Qu’est ce qui est préférable : se séparer d’un député ou perdre une dizaine de sénateurs ?" interroge un sénateur. D’autres lui reprochent en outre de prendre trop de place, de monopoliser la parole de la droite.

Ce n’est pas la première fois qu’Aurélien Pradié créé des remous au sein des Républicains. Au début de l’année déjà, il s’était désuni du bloc de la droite au sujet de la réforme des retraites. A la suite de cet épisode, il avait été évincé de son poste de vice-président exécutif de LR.

publié le 29 novembre à 17h04, Inès Cussac, 6Medias

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