Censure du gouvernement : une hausse d’impôts menace 17,6 millions de foyers
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En cas de censure du gouvernement Barnier et d’absence de budget pour 2025, une reconduction de celui de 2024, sans indexation sur l’inflation, pourrait pénaliser 17,6 millions de foyers fiscaux. Selon BFMTV, qui s’appuie sur des analyses de l’OFCE, certains contribuables verraient leur imposition grimper de manière significative.
La censure qui menace le gouvernement Barnier pourrait entraîner un effet domino inquiétant pour les contribuables. C’est ce que relève BFMTV, mardi 3 décembre. Avec la possible adoption, mercredi, de la motion de censure portée par la gauche et qui devrait être soutenue par le RN, le rejet du projet de loi de finances pour 2025 semble presque inévitable. En l’absence d’un budget voté d’ici la fin de l’année, une loi spéciale reconduirait temporairement le budget 2024.
Un tel scénario annulerait l’indexation du barème de l’impôt sur le revenu sur l’inflation, privant ainsi les foyers fiscaux d’une mesure prévue pour compenser la hausse des prix. Le ministre de l’Économie Antoine Armand alerte sur France 2 : « Si l’impôt sur le revenu augmente ou si les Français sont pénalisés dans leur épargne, ce sont eux qui en paieront les conséquences, et personne d’autre.»
Selon l’OFCE, environ 380.000 ménages aujourd’hui non imposables franchiraient le seuil de l’impôt sur le revenu, fixé pour 2024 à 11.294 euros, alors qu’il aurait dû être relevé à 11.520 euros. Au total, 17,6 millions de foyers verraient leur impôt augmenter, notamment les ménages aux revenus proches du niveau médian, qui perdraient entre 50 et 100 euros par an.
Une mesure qui profiterait aux caisses de l’État
Ce gel de l’indexation pourrait rapporter près de 3 milliards d’euros à l’État, selon les estimations. Cependant, il entraînerait une charge plus lourde pour les classes moyennes, tandis que les ménages les plus aisés seraient moins touchés, en raison de la faible progressivité des tranches supérieures.
À gauche, on appelle à relativiser les inquiétudes en promettant l’adoption rapide d’un nouveau projet de loi de finances pour rétablir l’indexation début 2025. Reste à savoir si une majorité parlementaire pourra s’accorder dans un climat politique particulièrement tendu.
publié le 3 décembre à 13h40, Orane Guisset, 6médias