Politique

Censure du gouvernement Barnier : Faure, Ruffin, Glucksmann, Tondelier... Ces personnalités de gauche qui appellent au compromis

© Capture d'écran BFMTV - Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, le 5 décembre 2024 sur BFMTV.

Une partie de la gauche et du Nouveau Front populaire appelle au compromis avec le bloc central après avoir renversé le gouvernement de Michel Barnier. Une division qui pourrait mettre en péril l'alliance arrivée en tête des législatives anticipées cet été.

La censure du gouvernement Barnier, votée mercredi 4 décembre à l'Assemblée nationale, promet de bousculer à nouveau le paysage politique, morcelé depuis la dissolution de juin dernier. Alors qu'à l'Élysée, Emmanuel Macron s'emploie à trouver un remplaçant à Michel Barnier dans les meilleurs délais, le Nouveau Front populaire pourrait bien ne pas survivre à l'adoption de sa propre motion de censure.

Car les avis divergent sur la suite à donner à cette victoire des oppositions sur le camp présidentiel. Contrairement à cet été, où l'alliance de gauche arrivée en tête des législatives était restée unie autour de son programme et de sa candidate pour Matignon, Lucie Castets, le Parti socialiste et certains écologistes prônent désormais le compromis. "Nous ne sommes pas majoritaires à nous seuls donc ça suppose de faire des compromis", a déclaré Olivier Faure, patron du PS, sur France Inter ce jeudi 5 décembre.

D'Olivier Faure à Cécile Duflot, le compromis a le vent en poupe

Selon le premier secrétaire du PS, "Il faut un Premier ministre de gauche qui dirige un gouvernement de gauche ouvert au compromis". Un compromis qui rallierait les forces politiques ayant appelé à faire front cet été contre le Rassemblement national. Olivier Faure, qui dit ne pas écarter Matignon s'il était appelé, refuse toujours de soutenir Bernard Cazeneuve. Raphaël Glucksmann a appelé, dans une tribune du Monde, à la formation d'une "plateforme minimale" construite sur la base du compromis. L'ex-Insoumis François Ruffin s'est joint aux partisans du compromis.

La cheffe des Écologistes, Marine Tondelier, partage cette vision. La conseillère régionale des Hauts-de-France a lancé un appel dès mercredi soir sur X, puis BFMTV, aux "centristes" et "macronistes" pour un "plan d'urgence pour les Français", qu'elle a renouvelé jeudi matin. Même son de cloche chez ses confrères écologistes, Yannick Jadot, ou encore l'ex-ministre Cécile Duflot, qui a appelé dans les colonnes du Monde à une "coalition climat et sociale" de circonstance allant "des écologistes au bloc central", excluant LFI.

La France insoumise fait bloc

Un pas vers les macronistes, qui depuis plusieurs jours laissent entendre que la porte serait ouverte aux socialistes déçus du NFP - en particulier aux réfractaires à La France insoumise. Le parti de Jean-Luc Mélenchon campe sur ses positions, souhaitant désormais la démission du président de la République. Un cap qui pourrait aboutir à la rupture du NFP, a confirmé Mathilde Panot, cheffe du groupe LFI à l'Assemblée, jeudi sur LCI, renouvelant son soutien à "un programme de rupture" et rejetant toute alternative qui nécessiterait de s'allier au bloc central.

publié le 5 décembre à 19h12, Joanna Wadel, 6Medias

Liens commerciaux