"Ce débat sur les retraites a été d'une énorme violence" : Gérald Darmanin demande aux préfets de "maintenir fermement" la protection des parlementaires

"Ce débat sur les retraites a été d'une énorme violence" : Gérald Darmanin demande aux préfets de "maintenir fermement" la protection des parlementaires
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin le 9 mars à Bruxelles.
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publié le vendredi 17 mars 2023 à 08h24

La patronne des députés Renaissance Aurore Bergé a adressé un courrier dans la soirée du jeudi 16 mars au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'inquiétant de la "protection des parlementaires", ce dernier lui a confirmé que "la protection des élus est actuellement et plus que jamais la priorité du ministre de l'Intérieur."

Une situation explosive. Après le passage en force de la réforme des retraites jeudi 16 mars, la patronne des députés Renaissance Aurore Bergé a demandé, dans la soirée, au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin de "mobiliser les services de l'Etat" pour la "protection des parlementaires" de la majorité.

Ces derniers sont en effet pris pour cible par des opposants à la réforme des retraites.



"Je refuse de voir des députés de mon groupe, ou tout député de la Nation, avoir peur de leur expression individuelle, peur de voter librement car il craindrait des représailles", a écrit Aurore Bergé dans un courrier au ministre dont l'AFP a eu copie.

Gérald Darmanin lui a répondu dans une lettre également consultée par l'AFP : "Suite au courrier que vous m'avez adressé (...) je tiens à vous confirmer que la protection des élus est actuellement et plus que jamais la priorité du ministre de l'Intérieur." "Dès ma prise de fonction, j'ai demandé aux forces de l'ordre et aux préfets de se montrer particulièrement attentifs aux violences dont les élus sont victimes", a-t-il ajouté.

Le ministre a également envoyé jeudi une note aux préfets leur demandant de "maintenir fermement le dispositif mis en oeuvre à la suite de (ses) précédentes instructions" pour la protection des élus, et notamment de "poursuivre la surveillance mise en place aux abords des permanences des parlementaires et de leur domicile, si nécessaire" ou de "maintenir une veille renforcée des réseaux sociaux" pour détecter "toute menace ou tout message haineux éventuel".

"Toucher à un parlementaire, c'est toucher à la République"

Ce vendredi sur RTL, Gérald Darmanin a déploré le fait que "ce débat sur les retraites a été d'une énorme violence : des têtes de ministres sur des ballons de football ensanglantés, des effigies du président de la République et de la Première ministre, d'Olivier Dussopt, brûlés en place publique, des insultes extrêmement nombreuses... Le nombre de plaintes qui a été déposé ces dernières semaines par les parlementaires, quel que soient leurs votes, est très important", a souligné le ministre. "Toucher à un parlementaire, c'est toucher à la République, le parlementaire doit librement dire son opposition ou son soutien à un texte sans avoir la pression ni du gouvernement ni de la rue", a-t-il poursuivi, ajoutant que "parlementaire, ce n'est pas une fonction sacrificielle. La police et la gendarmerie seront là pour protéger les élus du peuple."

Le déclenchement jeudi par la Première ministre Elisabeth Borne de l'arme constitutionnelle du 49.3 pour faire adopter définitivement sans vote la réforme des retraites par l'Assemblée a été suivi de rassemblements dans plusieurs villes de France et de manifestations émaillées de tensions. Plusieurs responsables syndicaux dans les secteurs du transport et de l'énergie ont par ailleurs mis en garde contre de possibles "débordements" ou "actions individuelles" de salariés de la base.

Des parlementaires de la majorité mais aussi de LR ont déjà subi des coupures de courant ou des dégradations de permanences. "Nous avons vécu des violences dans le précédent mandat, elles ne doivent pas pouvoir se reproduire", a rappelé Aurore Bergé, en référence à la crise des "gilets jaunes". Gérald Darmanin doit réunir les préfets ce vendredi matin.

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