Budget : la mise en garde du président de la Cour des comptes
© Lafargue Raphael/ABACA
Michel Barnier devra relever de nombreux défis suite à sa nomination, parmi ceux-ci : le projet de budget pour l’État 2025. Pour Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, "il y a urgence" à réduire les déficits publics au risque de voir la France plonger dans une situation budgétaire critique.
Le président de la Cour des comptes a livré son analyse sur la situation budgétaire et sur les conséquences économiques, politiques et sociales que cette situation impliquerait dans une interview parue sur le site du Parisien. Le nouveau Premier ministre Michel Barnier doit boucler rapidement le projet de loi de finance 2025 d’ici le 12 septembre. Compte tenu de la situation budgétaire, le président de la Cour des comptes appelle l’exécutif à construire "un vrai projet de loi de finances", qui soit "sérieux", même si cela nécessite quelques jours supplémentaires. Pierre Moscovici rappelle également que "si rien ne change en 2024, la France devrait atteindre un déficit de 5,6 % du PIB (…) et 6,2 % en 2025".
Il ajoute enfin qu’il est impératif pour le Premier ministre d’agir de manière pragmatique et réaliste pour atteindre les objectifs fixés. "Nous devons impérativement maîtriser notre dette, sans quoi notre situation budgétaire, déjà sérieuse, voire préoccupante, pourrait devenir dangereuse. Un pays trop endetté est un pays impuissant !"
La difficile tâche de Michel Barnier
"Une centaine de milliards d’euros d’économie en trois ans”, c’est ce qu’il faudrait pour le président de la Cour des comptes afin d'atteindre les objectifs fixés notamment par Bruxelles. Il ajoute que ce serait également "brutal" socialement et économiquement. Mais selon lui, si les objectifs ne sont pas remplis, il faudra que l’Exécutif le justifie et propose un plan d’action réalisable à moyen terme aux partenaires européens : "S’il faut faire 3 % [de déficit] en 2029, et non en 2027, disons-le et expliquons comment on y arrive, mais avec des mesures et des réformes crédibles."
publié le 7 septembre à 19h33, Myriam Bendjilali, 6Medias